Dernière mise à jour à 09h51 le 15/08
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit préoccupé par l'expulsion forcée de 1.900 déplacés internes d'un quartier de la capitale libyenne, Tripoli.
"Selon les résidents, une milice locale a contraint toute la population de Triq al matar à fuir leurs domiciles la semaine dernière, après trois nuits de raids aveugles et l'arrestation arbitraire de 94 résidents, dont 12 restent détenus par la milice dans de sombres conditions", a déclaré William Spindler, porte-parole du HCR, lors d'un point de presse à Genève.
Certaines femmes et filles ont été menacées de viol et les personnes déplacées ont d? fuir leurs domiciles immédiatement, emportant seulement quelques biens.
Avant cette éviction, Triq al matar était le plus grand site de personnes déplacées de Tripoli, abritant 370 familles originaires de la ville de Tawergha depuis sa création en 2011.
Les déplacés expulsés de Triq al matar sont à présent dispersés et vivent dans différents endroits où elles ont des parents ou des connaissances, y compris d'autres sites de personnes déplacées. Les familles qui ont des voitures "dorment maintenant dedans", a déclaré M. Spinder.
"Le HCR appelle au respect des droits de l'Homme, à la protection des civils et au droit des personnes déplacées de décider de leur propre avenir", a souligné M. Spindler, notant que l'agence onusienne suit de près la situation et est en liaison avec toutes les parties pour veiller à ce que les principaux besoins des personnes déplacées soient satisfaits et que toute éviction future soit évitée.
L'expulsion de Triq al matar intervient dans un contexte de luttes entre factions en Libye, une instabilité généralisée et une crise humanitaire et économique, malgré les efforts de la communauté internationale pour fournir une plate-forme aux accords de réconciliation entre les parties belligérantes.