Dernière mise à jour à 10h23 le 13/07
Au moins dix sécessionnistes présumés ont été tués après avoir mené une attaque contre le convoi du ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, jeudi matin à Kumba, au Sud-Ouest, repoussée avec force par l'armée, selon un bilan annoncé par l'office de radiodiffusion et de télévision du Cameroun (CRTV) citant des sources militaires jeudi dans la nuit.
Partie peu auparavant le même jour de Yaoundé, la capitale camerounaise, la délégation du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense a été dépêchée pour une mission de renforcement de la sécurité dans cette zone anglophone, l'une des plus touchées par les violences causées par des groupes d'activistes sous le prétexte de revendications sécessionnistes depuis 2016.
Dimanche, le chef du commissariat de sécurité publique de cette ville avait été tué lors de combats avec ces sécessionnistes.
Pour sa mission, le ministre de la Défense et sa délégation composée du chef d'état-major des armées, de cinq autres hauts responsables militaires et de trois équipes de journalistes des médias publics et privés CRTV, Cameroon Tribune et Canal 2, ont rallié la ville à bord de trois hélicoptères de l'armée, selon le témoignage d'un des journalistes.
Après une séance de travail au camp du détachement du Bataillon d'intervention rapide (BIR), une force spéciale de l'armée, le programme prévoyait une visite effectuée par un convoi composé d'une trentaine de véhicules, sous la protection d'un blindé, d'un poste de sécurité avancé à Small Ekombe, à la périphérie de Kumba.
Sur ce trajet, une barricade a été érigée par des sécessionnistes s'étant préparés à lancer une attaque contre le convoi ministériel, embusqués dans des maisons calcinées et abandonnées par les populations locales à la suite de raids meurtriers de ces individus qualifiés de "terroristes" par les autorités.
Pendant une trentaine de minutes, les troupes déployées pour la protection de la délégation ont été opposées aux assaillants dans de violents combats au cours desquels le véhicule blindé de l'armée a été mitraillé par des tirs de fusils de chasse de fabrication artisanale. La scène a été filmée par les caméras de la CRTV et diffusée sur ses antennes jeudi dans la nuit.
L'attaque repoussée, la délégation a fini par arriver à son lieu de destination de Small Ekombe. Mais le même scénario s'est reproduit au retour, selon les journalistes de la CRTV qui ont fait état d'un bilan d'au moins dix sécessionnistes tués et de six blessés légers parmi lesquels deux journalistes et quatre militaires, dont le garde du corps du ministre de la Défense.
La délégation a regagné par la suite Douala, la capitale économique du Cameroun, où les blessés ont été pris en charge à l'h?pital de la garnison militaire et où la mission avait d'abord fait escale après son départ de Yaoundé t?t le matin.
Dans un communiqué lu par la CRTV jeudi dans la nuit, le ministre chargé de la Défense a affirmé qu'il entendait poursuivre sans être découragé sa mission vendredi au Nord-Ouest, l'autre région anglophone également secouée par les violences sécessionnistes.