Dernière mise à jour à 10h53 le 30/04
Les observateurs de la paix ont déploré samedi une recrudescence de la violence et des combats dans trois états du Soudan du Sud, qualifiant la séquestration de dix travailleurs humanitaires d'une violation inacceptable de l'accord de cessez-le-feu.
La Commission mixte de suivi et d'évaluation (JMEC), qui est chargée de suivre la mise en oeuvre de l'accord de paix de 2015, s'est déclarée consternée par les informations selon lesquelles dix humanitaires travaillant pour des agences des Nations Unies et des ONG, avaient disparu à l'extérieur de la ville de Yei dans le sud du Soudan du Sud.
"La JMEC souhaite que cette situation déplorable puisse être résolue le plus rapidement possible et que les travailleurs humanitaires puissent être retrouvés et libérés immédiatement et sans conditions", a déclaré la JMEC dans un communiqué publié à Juba.
De violents combats ont été signalés à Nhialdiu, Mayendit, Rupchai, Thaker et Mirinyal, à proximité de Leer et de Bentiu dans la région d'Unity, ainsi qu'à Motot et Akobo dans l'état de Jonglei.
A Leer, dans le nord du pays, des affrontements armés ont éclaté près d'une base d'opérations provisoire de la mission de l'ONU, et les forces de maintien de la paix ont été mises en alerte pour protéger quelque 600 déplacés internes qui cherchaient un refuge.
Les observateurs de la paix ont indiqué que la situation sécuritaire, et les violations des droits humains ou du droit humanitaire sont inacceptables, et ont exigé la libération inconditionnelle et immédiate des travailleurs humanitaires portés disparus mercredi.
Ils ont appelé les parties belligérantes à respecter l'Accord sur la cessation des hostilités, la protection des civils et l'accès humanitaire, signé le 21 décembre 2017.
Le Soudan du Sud s'est embourbé dans une guerre civile qui entre dans sa cinquième année et a fait payer un prix terrible à son peuple, provoquant une crise des réfugiés qui ne cesse de s'aggraver.
Sous la pression de l'ONU, un accord de paix a été signé en ao?t 2015 entre les factions rivales, permettant la création d'un gouvernement d'unité provisoire. Celui-ci a cependant volé en éclat avec la reprise des combats en juillet 2016.