Dernière mise à jour à 09h09 le 25/10
Mardi, le roi du Maroc Mohammed VI a limogé trois ministres "en raison du retard pris par le programme de développement" de la ville d'Al-Hoceima, théatre ces derniers mois d'un mouvement de contestation, a annoncé le cabinet royal dans un communiqué.
Les sanctions prises par le roi visent Mohamed Hassad, ministre de l'Education, qui était à l'époque de la signature de la convention de ce programme en octobre 2015 ministre de l'Intérieur, ainsi que les ministres de la Santé Houcine El Ouardi et de l'Habitat Nabil Benabdellah.
Le roi a décidé également de mettre fin aux fonctions de plusieurs autres responsables.
Selon le communiqué, le roi a décidé de notifier aux autres responsables dans le gouvernement précédent "sa non satisfaction, pour n'avoir pas été à la hauteur de la confiance placée en eux par le Souverain et pour n'avoir pas assumé leurs responsabilités, affirmant qu'aucune fonctions officielle ne leur sera confiée à l'avenir".
Remis mardi au roi, un rapport de la Cour des comptes, comportant les résultats et conclusions sur le programme "Al-Hoceima : Manarat Al Moutawassit", démontre que les investigations et enquêtes qu'elle a menées ont confirmé l'existence de plusieurs dysfonctionnements enregistrés sous le précédent gouvernement.
Le rapport révèle également que plusieurs secteurs ministériels et établissements publics n'ont pas honoré leurs engagements dans la mise en ?uvre des projets et que les explications qu'ils ont fournies ne justifient pas le retard qu'a connu l'exécution de ce programme de développement.
Le rapport démontre en outre qu'il n'existait ni malversations ni détournements.
Le monarque marocain a demandé au chef du gouvernement, Saadeddine El Othmani, de lui soumettre des propositions de noms pour remplacer les responsables limogés.
En juin dernier, le roi Mohammed VI avait déjà tancé les ministres pour la "non exécution" dans les délais impartis de différents chantiers prévus à Al-Hoceima, épicentre d'un mouvement de contestation réclamant le développement de cette région du nord du Maroc.
Ce mouvement, dit du "Hirak", né après la mort atroce d'un vendeur de poisson le 28 octobre 2016, a conduit à l'arrestation de 200 personnes en mai-juin.