Dernière mise à jour à 14h45 le 09/09
De nouveaux affrontements entre factions rivales du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l'ex-rébellion Séléka à dominante musulmane, ont été signalés à Bria (centre-est), selon une source locale jointe vendredi au téléphone par Xinhua.
C'est le désarmement de deux éléments de la faction d'Abdoulaye Hissein, qui se sont aventurés dans un périmètre contr?lé par les hommes d'Ali Ousta, un proche d'Azor Kalité, chef de l'autre faction rivale du FPRC, sous le prétexte d'une visite familiale, qui a mis le feu aux poudres, a-t-on indiqué de même source.
D'après un communiqué de Médecins sans frontières (MSF) qui opère dans cette localité et repris par Radio Ndéké Luka, deux jours de combats ont fait une dizaine de morts et 53 blessés. L'interposition des casques bleus de la MINUSCA aurait alourdi le bilan dans les deux camps.
En moins d'une semaine, l'arrivée de renforts de la branche d'Abdoulaye Hussein venus d'Ouadda, au nord-est de Bria, et l'interpellation d'un pilote de taxi-moto avaient déjà fait monter la tension.
Face à cette situation, les patients de l'h?pital régional et les paroissiens de l'église catholique Saint-Louis ont d? se mettre à l'abri dans le quartier de Gobolo, majoritairement peul, situé à trois kilomètres à l'est du centre commercial de Bria, a-t-on ajouté.
"Certains déplacés internes ayant campé près de la MINUSCA ont décidé de créer un site spontané, 18km plus loin sur l'axe Bria-Ippy (ouest de Bria), dans le village de Ngoumbi", selon cette source.
Interrogé sur les raisons de cette querelle, l'anthropologue Saint-Cyr Mandji évoque des différends entre les Goula et les Rounga, deux ethnies rivales des localités de Ndélé et de Birao (nord-est), sans parler du fait que Bria est riche en ressources minières. En 2011 déjà, le président renversé Fran?ois Bozizé s'était impliqué dans le règlement d'une querelle entre Goula et Rounga.
Pour l'heure, dans le souci de renforcer leurs rangs, les Goula conduits par Azor Kalité ont pactisé avec les milices anti-balaka, adversaires de la Séléka, selon M. Mandji.
En raison de ces affrontements fratricides entre éléments du FPRC, presque tous les quartiers de Bria sont désormais incendiés. Les populations plongées dans le dénuement le plus total attendent une aide humanitaire, mais les ONG ont retiré leurs personnels ou réduit sensiblement leurs effectifs pour des raisons de sécurité.