Dernière mise à jour à 10h03 le 15/05
Au moins huit personnes ont été blessées par balle dimanche à Bouaké où des mutins tiraient pour empêcher une manifestation de la population civile contre leur grogne.
"Les blessés ont été atteints par les balles tirées par des mutins alors que les gens voulaient se regrouper pour manifester", rapporte un journaliste local qui indique, au téléphone, que les blessés ont été évacués au Centre hospitalier universitaire (CHU) de la ville.
Selon des témoins joints au téléphone, au moins huit personnes ont été blessées par balles.
"Des manifestants ont été molestés, tabassés par des mutins très excités", affirme un habitant, ajoutant qu'il y a plus d'une vingtaine de blessés.
Les manifestants ont été violemment dispersés par les mutins au rond-point de la gare routière, au centre-ville.
"Les mutins ont d'abord tiré en l'air pour empêcher la population de sortir de chez elle et de se rassembler avant d'ouvrir le feu sur la foule", indique un autre habitant.
A la mi-journée dimanche, on n'entendait plus que des rafales sporadiques à Bouaké, témoigne-t-il.
A l'en croire, "quelques taxis circulaient, toutefois les activités tournaient, dans l'ensemble, au ralenti" et les principaux accès à la ville de Bouaké étaient toujours sous contr?le des mutins.
Samedi, à l'appel de la jeunesse communale, la population civile avait décidé d'organiser une marche de protestation sur les corridors de la ville encore occupés par les soldats.
Informés, les mutins ont pris position t?t le matin autour du rond-point de la préfecture de police, dans le centre-ville, à proximité de la cathédrale de l'Eglise catholique.
Vendredi, l'état-major des armées avait appelé les mutins au calme, au retour dans les casernes et à la discipline non sans les menacer de "sanctions disciplinaires sévères".
La grogne a éclaté vendredi après l'annonce, par une délégation de soldats re?ue jeudi par le président Alassane Ouattara, du renoncement aux primes promises par le gouvernement après la mutinerie de janvier.
Après des tirs et des parades de soldats à Abidjan et dans plusieurs villes, le calme était revenu en début de soirée, sauf à Bouaké (centre, ex-fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles).
En janvier, une mutinerie partie de cette ville avait secoué toute la C?te d'Ivoire. Le gouvernement avait engagé des négociations avec les mutins conclue par un accord jamais dévoilé officiellement.
Selon des mutins, le gouvernement avait promis de payer au total 12 millions de F CFA (24.000 dollars) à chaque mutin.
Le nombre de soldats concernés était estimé à 8.500.
Cinq millions de FCFA (10.000 dollars) avaient été payés pour mettre fin à la mutinerie, le reste devant être versé à échéance mensuelle à partir de ce mois de mai.