Dernière mise à jour à 09h45 le 15/05
L'homme d'affaires et propriétaire de la Revue des deux mondes, Marc Ladreit de Lacharrière, a été mis en examen, vendredi soir, pour abus de biens sociaux, dans le cadre de l'enquête sur les emplois fictifs présumés de l'épouse de Fran?ois Fillon, révèle Le Journal du Dimanche (JDD) dans son édition du 14 mai.
Les juges du tribunal de grande instance de Paris, Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau, s'interrogent sur le contrat de Penelope Fillon de mai 2012 à décembre 2013 à La Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, proche de l'ancien Premier ministre, Fran?ois Fillon, candidat de la droite éliminé dès le premier tour de l'élection présidentielle.
"Convoqué discrètement vendredi, Marc Ladreit de Lacharrière a passé dix heures dans les locaux du p?le financier. L'homme d'affaires est ressorti de son face-à-face avec les trois magistrats un peu après 19 heures, mis en examen pour abus de biens sociaux", écrit Le Journal du Dimanche.
A ce stade de l'enquête, affirme le JDD, les juges considèrent que le travail de Penelope Fillon à la Revue des deux mondes, rémunéré 5000 euros brut mensuels entre mai et décembre 2013, était "un emploi de complaisance".
Le journal dominical raconte que "le propriétaire de la Revue des deux mondes a tenté de convaincre que le travail de Penelope Fillon avait été réel et fondé" mais "ses explications, à peu de chose près les mêmes que celles qu'il avait tenues devant les policiers dans le cadre de l'enquête préliminaire, n'ont pas fait changer d'avis les trois juges d'instruction". Après un court délibéré, ils ont ordonné sa mise en examen sans toutefois l'assortir d'un contr?le judiciaire.
Le richissime homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière est le troisième mis en cause dans l'affaire du PenelopeGate. Fran?ois Fillon a déjà été mis en examen en mars dernier pour complicité d'abus de bien sociaux et son épouse pour recel.
Le Canard encha?né avait révélé fin janvier que l'épouse de Fran?ois Fillon avait été son assistante parlementaire rémunérée pendant des années, une fonction que le couple n'avait jamais affichée. Entre 1986 et 2013, auprès de Fran?ois Fillon ou de son suppléant Marc Joulaud (2002-2007), Penelope Fillon aurait per?u 680.380 euros net, soit environ 3.600 euros mensuels net.
Le PenelopeGate a provoqué un séisme sans précédent dans la campagne présidentielle et conduit à la défaite du candidat de la droite dans une élection jugée imperdable pour sa famille politique avant le déclenchement de l'affaire.