Dernière mise à jour à 16h51 le 15/01
Les populations guinéennes ont exprimé jeudi dans un micro-trottoir un "ouf de soulagement et un cri de joie", suite à la déclaration de l'Organisation mondiale de santé (OMS) relative à la fin de l'épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola dans la sous-région ouest-africaine.
Avec plus de 11.000 morts pour plus de 27.000 cas recencés dans tous les pays touchés, la fièvre hémorragiques à virus Ebola aura été une terrible et redoutable épidémie dont le taux de létalité est parmi les plus élevés des maladies virales, soit plus de 90%.
Dans tous les lieux de rencontre et de débat public à Conakry (les rues, les café-bar, les restaurants), les signes de joies et d'espoir se lisaient sur les visages des populations dès l'annonce de la nouvelle sur la fin de cette épidémie qui avait créé une atmosphère de méfiance et d'exclusion sociale.
Journaliste et animatrice dans une radio rurale de Boffa (au nord de Conakry), Aminata Camara a rapporté que cette nouvelle sur la fin d'Ebola a été bien accueillie par les populations en ce sens que cette épidémie a beaucoup fatigué les pays victimes dont la Guinée.
"La victoire contre Ebola a été un ouf de soulagement pour beaucoup d'acteurs parce que cela redonne la confiance à certains entrepreneurs étrangers de revenir dans le pays", a dit Mme Camara, qui préconise toutefois qu'il ne faut baisser les bras pour empêcher la maladie de resurgir de nouveau.
Dans le souci d'atteindre une efficacité de l'action sanitaire face à toute épidémie, elle a conseillé à ses compatriotes de se débarrasser de la réticence qui a été à la base de la persistance de la maladie à virus Ebola en Guinée et même dans la sous-région.
A cause de l'épidémie d'Ebola, certaines entreprises étaient fermées, certains partenaires se sont retirés du pays de peur qu'ils ne soient contaminés, a déploré la journaliste de la radio rurale, avant de rappeler que l'épidémie a eu un impact négatif sur les bras valides du pays, en ralentissant le développement du pays.
Saoromou Kovana, homme de medias guinéen, a pour sa part attesté que la fin d'Ebola en Guinée est une très bonne nouvelle non seulement pour les Guinéens mais aussi pour les populations des autres pays touchés comme le Liberia et la Sierra Leone.
"A cause de cette maladie le pays a été isolé et a connu beaucoup de difficultés avec le blocage des projets de développement sociaux", a noté M. Govana, qui a estimé que le premier mandat du président Alpha Condé a eu un coup dur parce que beaucoup de choses qui étaient programmées par le président et son gouvernement n'ont pas été réalisés à cause de la maladie.
Selon lui, la maladie a causé énormément de dégat à l'économie guinéenne tant sur le plan des recettes que sur le plan des investissements.
Il a précisé qu'au niveau des ports et aéroports du pays, ces différents secteurs n'ont pas apporté des recettes à l'économie du pays.
Sur le plan agricole, a affirmé M. Govana, beaucoup de produits vivriers ne pouvaient pas être acheminés vers d'autres pays limitrophes, parce qu'on disait que ce sont des produits contaminés par l'épidémie d'Ebola.
De son coté, Mohamed Salif Sylla, travailleur à l'entreprise guinéenne d'électricité (EDG), a également confirmé que "la fin d'Ebola est une fierté et une satisfaction" pour la Guinée.