Dernière mise à jour à 08h21 le 17/12
Les négociateurs de quelque 200 pays ont adopté samedi à Katowice, en Pologne, une série de règles permettant de mettre en oeuvre l'accord de Paris de 2015 sur le climat.
La 24e Conférence des Parties (COP24) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui aurait d? s'achever vendredi soir, a été prolongée et a finalement pris fin samedi soir dans le sud de la Pologne.
"Ce n'était pas une tache facile. C'était difficile et intimidant, mais nous l'avons fait adopter", a déclaré Michal Kurtyka, président de la COP24 et secrétaire d'Etat au ministère polonais de l'Energie.
"En adoptant ces règles, vous avez fait ensemble mille petits pas en avant", a-t-il salué.
Ces règles d'application permettront aux pays d'établir leurs propres plans nationaux qui sont essentiels pour mettre en oeuvre l'accord de Paris à partir de 2020. Les actions seront également attendues sur l'échelle mondiale.
"Katowice a montré une fois de plus la résilience de l'accord de Paris, notre robuste feuille de route sur l'action climatique", s'est félicité le chef de l'ONU Antonio Guterres, dans un message lu par la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa.
L'un des éléments importants de l'ensemble de mesures de Katowice est un cadre de transparence, qui explique comment les pays transmettront des informations sur leurs plans d'action nationaux, y compris leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Sur le financement à l'appui de l'action pour le climat des pays en développement, le document définit la manière de décider de nouveaux objectifs plus ambitieux à partir de 2025, pour poursuivre la mobilisation actuelle de 100 milliards de dollars par an à compter de 2020.
Les négociateurs se sont également mis d'accord sur la manière de surveiller et de rendre compte des progrès accomplis en matière de développement et de transfert de technologie pour aider les pays en développement à s'adapter aux défis climatiques.
En vertu de ces mesures, les pays devront relever d'ici 2020 leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui seront examinés lors de la COP25 prévue en septembre prochain au Chili, après le retrait du Brésil.
Le négociateur chinois pour le climat Xie Zhenhua a, quant à lui, souligné que ce règlement global équilibré avait jeté des bases solides pour appliquer l'accord de Paris.
La conférence a témoigné du succès et de l'efficacité du multilatéralisme, a-t-il noté, affirmant que les mesures adoptées étaient en accord avec les principes d'équité, de responsabilités communes mais différenciées et de capacités respectives.
Mais la lutte contre le changement climatique reste encore cruciale avec plusieurs indicateurs clés dans le rouge. Un rapport onusien révèle que les émissions mondiales de carbone poursuivent sur leur lancée cette année après avoir atteint de nouveaux sommets en 2017.
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a mis en garde la menace du réchauffement climatique, alertant que 2018 devrait être la 4e année la plus chaude recensée depuis le début des relevés, les quatres dernières années formant le top 4.
La COP24 est considérée comme la conférence la plus importante depuis que l'accord de Paris de 2015 a été signé lors de la COP21 avec pour but de limiter l'augmentation de la température planétaire nettement en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts en vue de limiter l'augmentation de la température à 1,5 degré Celsius.
L'adoption de ces règles d'application est cruciale pour la mise en oeuvre de l'accord de Paris, puisqu'elle permet d'encourager les actions climatiques à tous les niveaux dans le monde afin de relever cet urgent défi.