Dernière mise à jour à 10h35 le 07/05
Pour avoir un environnement sain, il faut des ménages sains, un milieu de vie sain pour la population. Pourtant même les sites de transfert se transforment en dépotoirs dans les quartiers. La question est de savoir où on en est avec la question de recyclage des déchets solides provenant des ménages et des usines. Dans un entretien tenu avec l'ingénieur Jean Paul Mpawenimana, directeur général des services techniques municipaux(SETEMU) et Emmanuel Ndorimana, directeur général des ressources en eau et assainissement au ministère de l'environnement, les propos sont clairs. Les études ont été faits, le projet est prêt à être réalisé, des entreprises privées en collaboration avec le gouvernement devraient investir dans ce projet. On n'attendra pas toujours des aides de l'extérieur.
? Le projet aurait été réalisé depuis juillet 2015. Mais le gouvernement de la Hollande qui avait promis des financements s'est retiré avec le début de la crise politique d'avril 2015. Des études avaient déjà été faites et les travaux allaient commencer avec un cout de soit 20 milliards de FBu dont une part qui devait être assurée par le gouvernement burundais ?, explique l'ingénieur Mpawenimana, directeur général du SETEMU.
Mais ce qui est préoccupant est le fait que les dépotoirs sont débordés. Et surtout que même les sites de transferts des immondices provenant des ménages sont devenus des dépotoirs dans certaines zones comme Kamenge, Kinama et Cibitoke. L'ingénieur Jean Paul Mpawenimana rassure. Comme les études sont déjà là et que les sites de traitement de ces déchets avaient été préparés, il faut juste que ceux qui veulent investir dans ce projet se lancent. C'est aussi l'avis du directeur général Emmanuel Ndorimana, au sein du ministère de l'environnement. Pour lui, comme cette initiative a déjà été faite par certaines entreprises comme l'entreprise Iron Steel qui recycle les métaux en fer à béton.
Que les entreprises privées opérant au Burundi s'investissent
M. Ndorimana indique que la gestion des déchets solides est un défi dans la capitale. Pour cela, il faut des initiatives privées. Les gens ne devraient pas penser que la question de recyclage concerne le gouvernement. Ce sont des privées qui sont chargées de le faire. Le r?le du gouvernement étant d'organiser le système de collecte de ces déchets. C'est en effet ce qui était prévu dans ce projet de recyclage.
En plus, certaines entreprises comme le Savonor dans son département Liquids (produisant l'eau minérale comme Aquavie) planifient de mener un projet de recyclage des bouteilles d'eau minérale. C'est un projet qui sera bient?t mis en exécution par l'entreprise Liquids. Sans oublier que des usines seront recommandées à récupérer et recycler elles même les bouteilles en plastique d'eau minérale ou d'autres produits recyclables qu'ils auront produits.
Pour le moment, un projet de décret est en cours de signature. Ce dernier portera sur l'interdiction de la fabrication, la commercialisation et l'utilisation des sachets et des emballages en plastique. Des usines se concentreront sur la fabrication des matières en papiers ou en produits biodégradables. L'usine Pacobu a déjà commencé. L'exemple est de la pharmacie Salama servant les médicaments en sac en papier.
Le nouveau dépotoir pour le moment est provisoire
Le DG du SETEMU quant à lui indique que pour le moment ces dépotoirs sont provisoires. Les différentes autorités du pays ont déjà constaté cette question. Ce qui signifie que ce projet sera soumis au gouvernement bient?t. Pour l'ingénieur Mpawenimana, il faut que ce soit les Burundais qui prennent la question en main. Il faut signaler que même les sites de transfert des immondices en attente d'aller dans les dépotoirs avaient été mis en ?uvre par la CTB (coopération technique belge). Cette dernière s'est par la suite elle aussi retirée. Ce qui a transformé ces sites de transferts en dépotoirs. Mais un autre dépotoir va être créé provisoirement créé à Kanyosha pour alléger le dépotoir de Buterere déjà plein.
Les experts du SETEMU, les experts du ministère de l'environnement et les experts envoyés par la Hollande sont ceux qui ont fait ces études. Ces dernières même financées par la Hollande. Le site est déjà là à Muzinda, sur la colline Kididaguzo. Il est encourageant de voir combien aujourd'hui à la rue il n'y a plus de métaux. Ce serait mieux si les plastics aussi disparaissaient des rues.
Blandine NIYONGERE du Renouveau du Burundi, en collaboration avec le Quotidien du Peuple en ligne