Dernière mise à jour à 08h21 le 16/12
L'accord mondial tant attendu sur la lutte contre le changement climatique a finalement été adopté samedi dernier à Paris. Une question difficile se pose désormais pour la Chine : comment le pays sera-t-il en mesure d'atteindre son objectif de réduction de ses émissions de CO2 tout en maintenant son développement économique, son industrialisation et son urbanisation ?
Le développement économique sera toujours une priorité pour la Chine, car elle a les moyens de subsistance de 1,3 milliard de personnes à considérer. Même si l'accord historique sur le climat a été très apprécié, la mise en ?uvre complète de l'accord ne sera pas chose facile.
L'accord de Paris a pour objectif de limiter la hausse des températures moyennes mondiales à 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle. Pour jouer son r?le, la Chine a promis de réduire ses émissions de CO2 de 60 à 65 % par unité de PIB d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Cet objectif peut-il être atteint sans entraver le développement économique ?
Dans sa transition vers une économie plus verte, le pays a fait de grands progrès pour encourager la modernisation industrielle et une plus grande utilisation de l'énergie propre.
La Chine a souligné l'importance de l'innovation technique et de l'efficacité énergétique dans l'atténuation des problèmes environnementaux, de sorte que le pays est en bonne position pour réduire ses émissions de carbone dans le contexte économique actuel marqué par une croissance au rythme plus lent, mais de qualité supérieure.
Cela ne signifie pas nécessairement que l'ambitieux objectif de réduction d'émissions pourra être réalisé à temps. Ainsi, le gouvernement pourrait avoir à envisager des mesures drastiques telles que l'élimination des capacités de production dans les industries à haute consommation d'énergie et fortement polluantes.
Des mesures comme une réduction de la capacité de production pourraient aggraver temporairement la pression à la baisse qui pèse sur l'économie chinoise et accro?tre le problème du ch?mage. Même si des efforts supplémentaires sont nécessaires dans la transition vers une économie plus verte, la Chine devra réfléchir sérieusement à la fa?on d'éviter les perturbations dans son économie.
Une solution pour réduire le niveau de dioxyde de carbone dans l'atmosphère en Chine devrait être d'augmenter l'absorption de CO2 grace à la plantation de forêts, plut?t qu'une simple réduction des capacités de production.
Les forêts peuvent servir de puits de carbone pour accumuler et stocker le dioxyde de carbone pour une durée indéterminée, et celui-ci pourrait être vendu sur les bourses du carbone. Cela signifie que les entreprises peuvent compenser le dioxyde de carbone qu'elles génèrent en achetant des parts dans des puits de carbone forestiers, et l'argent reviendrait aux entreprises qui planteraient et géreraient les forêts.
La pleine utilisation des mécanismes de marché tels que les puits de carbone forestiers peut aider la Chine à atteindre son objectif de réduction sans qu'il y ait un effet trop négatif sur le développement économique.
La bonne nouvelle est que la Chine a inclus les puits de carbone forestiers dans le système d'échange de carbone du pays et a mis en place plusieurs bourses régionales pilotes.
Le pays a également réitéré la semaine dernière à Paris son projet de lancer un marché d'échange d'émissions de carbone à l'échelle nationale en 2017. Il y a donc de bonnes raisons de croire que la Chine parviendra à atteindre ses objectifs climatiques tout en maintenant une croissance économique durable.