Le bilan des migrants clandestins retrouvés morts lundi dans un semi-remorque à San Antonio, une grande ville du centre-sud des Etats-Unis, dans l'Etat du Texas, s'est alourdi à 53 après le décès de deux survivants, selon le bureau du médecin légiste du comté de Bexar mercredi.

Parmi les morts, 40 étaient des hommes et 13 des femmes, a précisé le bureau.

(Xinhua/Nick Wagner)

Les autorités ont relevé que cette tragédie a connu le plus grand nombre de décès jamais enregistré dans le cadre du trafic d'êtres humains près de la frontière américano-mexicaine.

Francisco Gardu?o Ya?ez, directeur de l'Institut national de l'immigration du Mexique, a déclaré lors d'une conférence de presse mercredi qu'au moins 27 victimes étaient originaires du Mexique, 14 du Honduras, sept du Guatemala et deux du Salvador. Les nationalités de trois victimes restent inconnues.

Le semi-remorque à 18 roues était muni d'une fausse plaque d'immatriculation et transportait 67 migrants clandestins à son bord.

Le conducteur du véhicule, identifié comme Homero Zamorano, 45 ans, a été placé en détention fédérale après avoir abandonné le camion dans une zone déserte et pris la fuite, selon le média local San Antonio Express News.

Deux autres hommes, tous deux citoyens mexicains, ont été inculpés mardi de possession d'armes à feu alors qu'ils résidaient illégalement aux Etats-Unis, selon des documents judiciaires et les autorités américaines. La police les a arrêtés à une adresse de San Antonio sous laquelle le semi-remorque était enregistré.

Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a annoncé lors d'une autre conférence de presse mercredi que l'Etat allait immédiatement mettre en place des points de contr?le supplémentaires pour les camions afin de cibler les véhicules tels que celui trouvé à San Antonio.

Le Texas va déployer deux équipes d'intervention, composées chacune de 20 soldats, dans les zones de passage à fort trafic, a poursuivi le gouverneur.

Quelques heures après que les corps des migrants clandestins aient été découverts lundi, M. Abbott a imputé leur mort à ce qu'il a appelé les "politiques mortelles d'ouverture des frontières" du président des Etats-Unis Joe Biden.

"Exploiter des personnes vulnérables à des fins lucratives est honteux, tout comme la démagogie politique autour d'une tragédie", a déploré M. Biden dans un communiqué mardi.

Le président a indiqué que les premiers rapports montraient que la tragédie avait été causée par des passeurs ou des trafiquants d'êtres humains.

La mort est un risque constant pour les migrants clandestins qui entrent au Texas, a indiqué un article du journal local Texas Tribune, rappelant que dans cet Etat, en 1987, 2003 et 2017, des groupes de migrants sont morts de chaleur et de déshydratation après avoir été enfermés dans des conteneurs.

Selon l'article, des centaines d'autres meurent seuls ou en petits groupes, le désespoir les poussant à prendre des risques mortels.

Le service américain des douanes et de la protection des frontières a déclaré avoir été confronté à un nombre record de 239.416 personnes le long de la frontière américano-mexicaine en mai.

Cette dernière tragédie est "un autre signe que l'Amérique manque d'une politique d'immigration humaine et sensée", a commenté le quotidien national Wall Street Journal.