Dernière mise à jour à 16h11 le 07/01
Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé mercredi à renforcer l'interdépendance et l'inclusion afin de briser le cercle vicieux de la pauvreté et des conflits.
"S'attaquer aux relations entre les situations de fragilité et les conflits est une mission essentielle de la paix et de la sécurité internationales. La fragilité et les conflits font partie des principaux obstacles à la mise en ?uvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030", a-t-il indiqué au Conseil de sécurité lors d'un débat public sur les défis du maintien de la paix.
Les conflits continuent à créer de la pauvreté et à cultiver une fragilité institutionnelle, qui réduisent en retour la résilience des sociétés et les chances de paix. La Banque mondiale estime que d'ici 2030, les deux tiers des populations les plus pauvres du monde vivront ainsi dans des pays fragilisés ou en proie à des conflits, a-t-il affirmé.
Pour briser le cycle de la pauvreté et des conflits, il est nécessaire d'adopter une approche plus ambitieuse basée sur deux principes inscrits dans les Objectifs de développement durable à l'horizon 2030 (ODD) : l'interdépendance et l'inclusion, a expliqué le chef de l'ONU.
Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 reconna?t qu'il ne peut y avoir de développement durable sans paix, ni de paix sans développement durable, a-t-il déclaré.
"Garantir l'égalité des chances, la sécurité, l'accès aux ressources et aux services et la participation à la prise de décision pour tous n'est pas seulement une obligation morale et légale. Il s'agit d'une condition nécessaire pour permettre aux pays de s'extraire du piège de la guerre", a-t-il indiqué.
Les conflits sont depuis quelques temps devenus plus complexes, et sont alimentés par une régionalisation plus marquée, par la prolifération des groupes armés non étatiques, et par leurs liens avec des intérêts criminels ou même terroristes. Les conflits durent plus longtemps, et deviennent plus difficiles à résoudre, a-t-il souligné.
En conséquence, les besoins humanitaires ont augmenté, atteignant leurs niveaux les plus élevés depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nombre de personnes menacées de famine a doublé, et les mécanismes internationaux de gestion des conflits ont été poussés à leur point de rupture, a-t-il déclaré.
La pandémie COVID-19 a encore exacerbé ces tendances. En 2020, et pour la première fois en 22 ans, l'extrême pauvreté a été en augmentation. La contraction de l'activité économique dans des contextes de fragilité ou de conflit devrait ainsi pousser 18 à 27 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté, a indiqué M. Guterres.