Un groupe de parlementaires républicains ont fait irruption mercredi dans une salle d'audience où une responsable du Pentagone était supposée témoigner à huis-clos devant le Congrès dans le cadre de l'enquête de destitution initiée par les Démocrates contre le président américain Donald Trump.

Les Républicains ont volontairement perturbé la déposition de Laura Cooper, responsable de la défense américaine en charge des affaires ukrainiennes et russes.

Le parlementaire républicain Matt Gaetz, qui était à la tête des perturbateurs, a déclaré sur Twitter que l'enquête lancée en vue d'une procédure de destitution était caractérisée par "des entretiens secrets, des fuites sélectives, d'étranges performances théatrales basées sur des transcriptions de faits qui ne se sont jamais produits, et des mensonges sur de prétendus contacts avec un lanceur d'alerte".

Adam Schiff, président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants aurait quitté la salle d'audience avec Mme Cooper à la suite de cette interruption, reportant l'audience pour une durée indéterminée.

Le député démocrate Ted Lieu a déclaré à la presse que les législateurs républicains "violaient les règles de la Chambre en essayant de démanteler les commissions dans lesquelles ils ne siègent pas".

Cet incident survient un jour après que l'ambassadeur américain par intérim en Ukraine, William Taylor, a révélé durant une audience à huis-clos devant le Congrès que M. Trump avait conditionné son aide militaire à l'Ukraine à la promesse de Kiev d'enquêter sur Joe Biden, ancien vice-président des Etats-Unis et candidat démocrate à la présidence.

M. Trump a déclaré mercredi sur Twitter qu'il ne connaissait pas M. Taylor, et qu'il "n'y avait pas eu de quid pro quo".

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a annoncé l'ouverture d'une enquête en vue d'une procédure de destitution à la fin du mois de septembre, à la suite d'une plainte anonyme concernant un échange douteux entre M. Trump et l'Ukraine.

Le lanceur d'alerte et les Démocrates qui militent pour la mise en accusation de M. Trump estiment que le président américain a abusé de ses pouvoirs, en demandant notamment au président ukrainien Volodymyr Zelensky de l'aider dans sa campagne de réélection.

M. Trump a nié tout acte répréhensible, et a demandé aux Républicains de redoubler d'efforts pour s'opposer à cette enquête.