Dernière mise à jour à 09h38 le 06/09
Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est exprimé jeudi publiquement pour la première fois depuis que ses plans concernant le Brexit l'ont confronté à une triple défaite à la Chambre des communes.
S'exprimant dans un centre de formation des cadets de la police dans le Yorkshire, M. Johnson a dit : "Je préférerais être mort dans un fossé que de demander un délai à l'Union européenne (UE)".
Il faisait allusion à un projet de loi rapidement présenté à la Chambre des communes qui obligera le Premier ministre à se rendre à une réunion du Conseil de l'UE le 17 octobre pour demander que la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE soit reportée si aucun accord n'est conclu.
Le projet de loi sur le "no deal" empêchera M. Johnson d'honorer sa promesse de retirer la Grande-Bretagne de l'UE avec ou sans accord le 31 octobre.
"Avec le projet de loi adopté hier, il sera plus difficile à la Grande-Bretagne de parvenir à un accord sur le Brexit. Dans le cadre de ce plan, Bruxelles décidera pendant combien de temps le Royaume-Uni restera au sein de l'UE. Je ne vois pas en quoi ce sera démocratique", a dit M. Johnson.
Dans son discours, le président de la Chambre des communes, Jacob Rees-Mogg, a annoncé que le gouvernement fera lundi une nouvelle tentative pour réclamer des élections générales anticipées. M. Johnson a confirmé vouloir des élections le 15 octobre.
Les députés à la Chambre des communes ont voté mercredi soir pour s'opposer à la volonté de M. Johnson d'organiser des élections, lui infligeant ainsi sa troisième défaite à Westminster.
M. Johnson a de nouveau attaqué le dirigeant travailliste Jeremy Corbyn pour s'être opposé à la tenue d'élections, affirmant qu'il réclamait des élections depuis plusieurs années.
"Je ne veux pas du tout d'élections, mais franchement, je ne vois pas d'autre moyen. Les gens doivent choisir entre m'envoyer moi-même ou Jeremy Corbyn au sommet de Bruxelles en octobre", a déclaré le Premier ministre britannique.
Une élection avant le sommet donnera aux électeurs britanniques la possibilité de décider qui ils veulent envoyer au sommet crucial du Conseil de l'UE.
Lors de son déplacement dans le Yorkshire, M. Johnson a également répondu à des questions relatives à l'annonce de la démission de son frère, Jo Johnson, au poste de député et de secrétaire d'état au sein du gouvernement.
Un journaliste lui a demandé : "Si votre propre frère ne peut pas vous faire confiance, comment pouvez-vous espérer que le pays vous fasse confiance?"
M. Johnson a félicité son frère et a souligné que les familles sont souvent en désaccord. "Les gens ne sont pas d'accord sur l'UE, mais le moyen d'unifier le pays est de régler ce problème. Plus cela durera, plus on hésitera, plus il y aura de reports, inspirés par Jeremy Corbyn, plus ce sera terrible", a-t-il poursuivi.
Il a déclaré : "Jo est un gars fantastique et était un ministre fantastique et il souhaite que le gouvernement règle le problème du Brexit".