Dernière mise à jour à 09h51 le 05/09
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a subi mercredi soir deux nouveaux revers à la Chambre des communes, les députés ayant notamment soutenu un projet de loi d'urgence visant à empêcher un Brexit sans accord.
Le député travailliste Hilary Benn, qui a présenté le projet de loi, a déclaré que si celui-ci était adopté par la Chambre des lords, M. Johnson devait respecter leur décision et se conformer à la loi, empêchant ainsi le Royaume-Uni de quitter l'Union européenne sans accord le 31 octobre.
"Cette Chambre a parlé", a conclu M. Benn.
Boris Johnson avait déjà perdu mardi un vote clé sur le Brexit à la Chambre des communes, lorsque les députés avaient repris le contr?le de l'agenda parlementaire pour permettre au Royaume-Uni de demander à Bruxelles un report du Brexit jusqu'à l'année prochaine en cas de sans accord.
Ce vote avait eu lieu en dépit de l'appel de M. Johnson à renoncer à ce qu'il a décrit comme un "projet de loi destructeur" pour le Brexit. Les députés ont cependant voté par 328 voix contre 301 en faveur d'une reprise du processus législatif dès mercredi.
Affront supplémentaire pour M. Johnson, 21 de ses propres députés conservateurs se sont rebellés contre lui et ont voté avec l'opposition.
Les députés rebelles, parmi lesquels figuraient Philip Hammond, ancien chancelier de l'Echiquier, et Kenneth Clarke, plus ancien député en fonction et vétéran de la politique, ont été renvoyés du camp conservateur.
La première journée de réunion du parlement après les longues vacances d'été a été une dure journée pour M. Johnson. En l'espace de quelques heures, il a en effet perdu sa majorité au parlement - qui ne tenait qu'à une seule voix - lorsqu'un député conservateur a fait défection, passant à la minorité libérale-démocrate. Il a ensuite perdu 21 autres de ses députés - punis pour avoir voté contre son parti - et a perdu un vote historique qui pourrait bien mettre en péril sa promesse de quitter l'UE le 31 octobre avec ou sans accord.
Bien que le parlement doive fermer dans quelques jours pour une pause de cinq semaines, annoncée la semaine dernière par M. Johnson, le fait que les députés aient réussi à prendre le contr?le de l'ordre du jour signifie qu'ils pourront mettre les bouchées doubles pour faire passer une loi interdisant un Brexit sans accord avant le début de cette suspension.
Le vote sur le projet de loi visant à empêcher un Brexit sans accord était le troisième de la soirée à la Chambre des communes. Par 327 voix contre 299, la Chambre a donné le feu vert à ce projet de loi, ce qui constitue une victoire historique pour les députés de l'opposition et les conservateurs rebelles.
Après avoir voté en faveur de ce projet de loi, les députés ont également voté sur sur un certain nombre d'amendements potentiels.
La Chambre des lords - la chambre non élue du parlement britannique - se prépare à présent à siéger toute la nuit pour tenter de mener ce processus à terme, avant que la reine Elizabeth ne soit à son tour invitée à donner son assentiment un peu plus tard cette semaine.
La Chambre des communes s'est ensuite intéressée à une proposition du Premier ministre visant à demander une dissolution du parlement afin de permettre la tenue d'élections générales anticipées, potentiellement à la mi-octobre.
M. Johnson doit cependant remporter suffisamment de voix à la Chambre des communes pour pouvoir prononcer la dissolution du parlement, si bien que les députés de l'opposition risquent de faire obstacle à son projet d'élections anticipées.