Dernière mise à jour à 09h27 le 21/08
Les ministres et dirigeants britanniques boycotteront la plupart des réunions de l'Union européenne (UE) à partir du 1er septembre, a annoncé mardi à Londres le gouvernement britannique.
"A partir de maintenant, nous ne nous rendrons qu'aux réunions qui sont vraiment importantes, ce qui nous permettra de réduire notre participation de plus de moitié, et d'économiser des centaines d'heures de travail", a déclaré le secrétaire d'Etat au Brexit, Steve Barclay.
Ce nouveau développement intervient alors même que le Premier ministre Boris Johnson est confronté à de nouvelles mises en garde contre une frontière dure entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, une des nations constitutives du Royaume-Uni.
Les ministres britanniques n'assisteront plus qu'aux grands sommets et aux réunions concernant les intérêts essentiels du pays, comme les intérêts de sécurité. Les autres rencontres seront désormais ignorées, ce qui enverra un message clair sur le fait que le Royaume-Uni prévoit très sérieusement de quitter le bloc régional à la fin du mois d'octobre.
Les responsables britanniques utiliseront "l'incroyable quantité de temps" qui sera ainsi économisée pour se concentrer sur les futures relations du Royaume-Uni avec l'UE et avec d'autres pays, y compris en matière d'accords commerciaux.
Il ne reste plus que 72 jours avant le Brexit, si bien que de nombreuses réunions de l'UE porteront surtout sur l'avenir du bloc après le départ du Royaume-Uni, rendant ainsi la participation britannique superflue, ont déclaré les responsables britanniques.
"Une incroyable quantité de temps et d'efforts est investie dans les réunions de l'UE, dont le déroulement ne représente en fait que la partie visible de l'iceberg. Nos diligents responsables - des professionnels de niveau mondial - passent également de nombreuses heures à les préparer en lisant les documents nécessaires ou en travaillant sur des briefings", a indiqué M. Barclay.
"Cela permettra aux ministres et à leurs équipes d'avoir plus de temps pour se préparer à notre départ, le 31 octobre, et de saisir de nouvelles opportunités", a-t-il dit.
Dans une lettre adressée à l'UE lundi soir, le Premier ministre Boris Johnson a demandé à ce que la clause du "filet de sécurité" (backstop) soit retirée de l'accord de Brexit, affirmant que cette clause était "anti-démocratique et incompatible avec la souveraineté du Royaume-Uni". Donald Tusk, président du Conseil européen, a rejeté la demande de M. Johnson, et a suggéré de manière à peine voilée que le gouvernement britannique refusait d'admettre qu'il ne disposait d'aucune solution de rechange réaliste.
Downing Street a répliqué mardi après-midi à M. Tusk en affirmant que le Royaume-Uni était toujours prêt à négocier une solution de remplacement, et qu'aucune infrastructure ou dispositif de contr?le ne seraient mis en place sur la frontière irlandaise.
La déclaration de M. Tusk à ce sujet met plus que jamais en évidence l'impasse provoquée par la clause du filet de sécurité. Le gouvernement britannique avait initialement accepté cette clause sous la direction de Theresa May, mais les partisans d'un Brexit dur réclament depuis longtemps que cette disposition soit mis au rebut ou soumise à une limite de temps.
Lundi soir également, M. Johnson a eu une discussion téléphonique animée pendant une heure avec Leo Varadkar, le Premier ministre irlandais, au sujet de ce même "filet de sécurité".
Cette clause stipule notamment que le Royaume-Uni restera membre de l'union douanière et du marché unique européen jusqu'à ce qu'une solution ait été trouvée pour empêcher le rétablissement d'une frontière sur l'?le d'Irlande.
La conversation téléphonique s'est terminée sans que les deux parties ne parviennent à s'accorder sur la marche à suivre.
Le Premier ministre britannique, qui a promis de retirer son pays de l'UE le 31 octobre avec ou sans accord, a fait de la suppression du "backstop" l'un des éléments centraux de son plan de Brexit.
M. Johnson devrait se rendre mercredi à Berlin pour d?ner avec la chancelière allemande Angela Merkel, avant de déjeuner jeudi à Paris avec le président fran?ais Emmanuel Macron. Il essaiera notamment de convaincre les deux dirigeants d'admettre que l'UE a besoin de supprimer la clause du filet de sécurité.