L'Union européenne (UE) est prête à faire face à un Brexit sans accord, le Parlement européen et le Conseil européen ayant désormais approuvé presque toutes les mesures d'urgence prévues à cet effet, a déclaré mardi Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE pour le Brexit.

"Tout le monde doit maintenant finaliser ses préparatifs en vue d'un scénario sans accord", a-t-il affirmé.

Réagissant à l'appel de la Chambre des communes britannique, qui s'est prononcée en faveur d'une prolongation de l'Article 50, il a précisé que si le gouvernement britannique demandait une telle prolongation lors du sommet européen de jeudi, "il appartiendrait aux 27 dirigeants d'évaluer les raisons et l'utilité d'une telle extension".

"Les dirigeants de l'UE auront besoin d'un plan concret de la part du Royaume-Uni pour pouvoir prendre une décision en connaissance de cause", a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur le site internet de la Commission européenne.

Jeudi, les députés britanniques ont massivement approuvé l'idée de demander à l'UE une prolongation de l'Article 50.

"Une prolongation augmentera-t-elle les chances de ratification de l'accord de retrait ? Le Royaume-Uni demandera-t-il une prolongation pour avoir plus de temps pour retravailler la Déclaration politique ?", a encore demandé M. Barnier au sujet de cette éventuelle prolongation.

"Prolonger l'incertitude sans présenter de programme clair alourdira le co?t économique pour nos entreprises, et pourrait également avoir un co?t politique pour l'UE", a déclaré le négociateur en chef, ajoutant que la balle se trouvait maintenant dans le camp de Londres.

Il ne reste plus que 10 jours avant la date initialement prévue pour le Brexit, le 29 mars, mais les deux parties espèrent encore une percée de dernière minute lors du sommet crucial de jeudi.

En dépit de l'avertissement de M. Barnier, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mardi qu'elle était disposée à se battre "jusqu'à la dernière seconde" pour permettre un Brexit ordonné.