Dernière mise à jour à 09h18 le 08/02
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L'Union chrétienne-démocrate (CDU), l'Union chrétienne-sociale (CSU), et le Parti social-démocrate allemand (SPD) sont parvenus mercredi à un accord contractuel délimitant les conditions de leur nouvelle "grande coalition".
S'adressant à la presse après des négociations prolongées mercredi matin, les négociateurs du SPD, visiblement fatigués, ont confirmé qu'un accord avait finalement été conclu. Le chef régional du CSU et chargé des négociations, Alexander Dobrindt, a par la suite salué l'issue de ces négociations comme une résolution efficace de différends de longue date entre les partenaires de coalition.
"Il était grand temps que l'Allemagne parvienne à une perspective de gouvernement. Dans ce sens, c'est un bon début de journée", a estimé M. Dobrindt.
Les partis avaient manqué une échéance précédente dimanche et contraints de poursuivre les discussions, qui ont duré toute la journée de lundi et mardi.
Plus de cinq mois après les élections nationales en septembre 2017, le seul obstacle restant à la formation d'un gouvernement fédéral en Allemagne est désormais le référendum des membres du SPD sur la décision de rejoindre une nouvelle "grande coalition".
Comme prévu, c'est bien Angela Merkel qui dirigera à nouveau le gouvernement en tant que chancelière, poste qu'elle occupe déjà depuis plus de 11 ans, selon les reportages. La CDU contr?lera également les ministères fédéraux de l'économie, de la Défense, de l'Agriculture et de l'éducation.
Le SPD a obtenu pour sa part le droit de nommer les ministres qui dirigeront au niveau fédéral des portefeuilles prestigieux tels que ceux des Affaires étrangères, des Finances et du Travail, ainsi que de la Famille, de la Justice et de l'Environnement.
Le journal Sueddeutsche Zeitung a rapporté que Martin Schulz, du SPD, endosserait la fonction de ministre des Affaires étrangères, et laisserait la direction du parti SPD à sa chef de file parlementaire, Andrea Nahles. L'influent maire de Hambourg, Olaf Scholz, a été cité comme probable nouveau ministre des Finances allemand.
Le dirigeant du CSU, Horst Seehofer, doit quant à lui récupérer la direction d'un ministère de l'Intérieur agrandi, couvrant des responsabilités supplémentaires en matière de sécurité nationale, dans le cadre de cette "grande coalition". Des dirigeants du CSU seront également nommés à la tête des ministères des Transports, des Affaires numériques et de l'Aide au développement.
Malgré le soulagement exprimé mercredi par les meneurs de ces négociations, des inquiétudes subsistent sur le risque que le référendum sur l'accord de coalition final, promis aux plus de 400 000 membres du SPD, puisse encore faire échouer la formation de ce gouvernement.
M. Schulz est en effet confronté à une forte résistance au sein de son parti, y compris de la part de la jeunesse du SPD (Juso), opposée à l'idée de soutenir un nouveau gouvernement Merkel. Les détracteurs à l'intérieur du parti ont lancé une campagne "pas de grande coalition", invitant le public à adhérer temporairement au parti pour voter contre l'accord CDU-CSU-SPD lors du référendum à venir.
De nombreuses voix ont également appelé M. Schulz à ne pas accepter de poste ministériel alors qu'il avait promis à l'origine de retourner dans l'opposition en cas de défaite électorale.
Le SPD a enregistré ses plus mauvais résultats depuis la Seconde Guerre mondiale lors des élections de septembre, rassemblant seulement 20,5% des voix, ce qui a alimenté des spéculations sur l'avenir politique de M. Schulz.