Dernière mise à jour à 11h49 le 10/01
La Corée du Sud a annoncé le 9 janvier qu'elle ne chercherait pas à renégocier l'accord signé en 2015 avec le Japon au sujet des Coréennes contraintes à servir d'esclaves sexuelles pendant la Seconde Guerre mondiale, mais qu'elle utiliserait ses propres fonds au lieu de ceux du Japon pour répondre aux besoins des victimes. La Ministre sud-coréenne des affaires étrangères, Kang Kyung-wha, a réitéré que le gouvernement actuel de Séoul n'était pas satisfait de l'accord et ne le considérait pas comme une ? vraie solution ? parce que les souhaits des victimes n'y ont pas été correctement reflétés. Mais elle a dit que Séoul ne pouvait pas nier que le précédent gouvernement de la Présidente Park Geun-hye avait conclu un ? accord formel ? avec le Japon.
Mme Kang a appelé le Japon à s'excuser sincèrement pour les atrocités commises pendant la guerre et à ? faire des efforts continus pour aider ces victimes à recouvrer leur honneur et leur dignité et à guérir leurs c?urs blessés ?. De son c?té, le Japon dit qu'il s'est déjà excusé plusieurs fois, soulignant notamment les propres excuses du Premier ministre Shinzo Abe qui faisaient partie de l'accord de décembre 2015. En vertu de cet accord, que les deux gouvernements de l'époque appelaient ? final et irréversible ?, Tokyo a versé 1 milliard de Yens (9 millions de Dollars) à une fondation à Séoul pour soutenir les victimes et leurs familles, dont environ 4 millions de Dollars ont déjà été distribués.
Mme Kang a déclaré que Séoul créerait son propre fonds pour aider les victimes. Les deux pays discuteront de la manière de gérer les fonds japonais restants, a-t-elle ajouté. Le Ministre japonais des affaires étrangères, Taro Kono, a pour sa part annoncé que Tokyo protesterait contre la décision de Séoul, bien qu'il n'ait pas précisé quelles parties de celui-ci étaient problématiques. ? Nous continuerons fortement à rechercher la mise en ?uvre ferme ? de l'accord de 2015, a dit M. Kono.
Le problème des ? femmes de réconfort ? coréennes, un euphémisme pour les femmes, coréennes et chinoises le plus souvent, obligées de travailler dans les bordels militaires japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, a empoisonné les relations entre Séoul et Tokyo depuis le début des années 1990, lorsque les victimes ont rendu leurs témoignages publics Malgré les excuses de Tokyo, certains politiciens japonais continuent à remettre en question la véracité des récits des historiens généralement acceptés en Occident. Au moment de la conclusion de l'accord, il y avait plus de 40 victimes en vie, la plupart agées entre 80 et 90 ans. Leur nombre est depuis tombé à 32.