Dernière mise à jour à 13h25 le 13/01
Les allégations de Washington selon lesquelles la Russie serait responsable des attaques informatiques commises contre les Etats-Unis pourraient s'avérer très difficiles à prouver, en raison des technologies de pointe utilisées par les pirates, ont estimé des experts russes.
"Identifier les auteurs d'attaques commises dans le cyber-espace est extrêmement difficile", a déclaré dans un communiqué Kaspersky Lab, une entreprise de sécurité informatique basée à Moscou.
"L'usage intentionnel de faux marqueurs destinés à égarer ceux qui essaient de pister les pirates ne fait que compliquer cette tache", a affirmé la compagnie, commentant les attaques informatiques présumées qui ont été attribuées aux groupes d'espionnage informatique Cozy Bear et Fancy Bear.
Selon Kaspersky, il est très difficile de suivre la trace de pirates tels que Cozy Bear ou Fancy Bear, soup?onnés d'avoir piraté le réseau informatique du Parti démocrate américain dans le but d'influencer l'élection présidentielle.
Fancy Bear aurait également piraté le système de gestion des sportifs de l'Agence mondiale antidopage (AMA), et aurait publié en septembre 2016 des certificats de nature privée qui autorisent un certain nombre d'athlètes à se servir de médicaments figurant pourtant sur la liste des substances prohibées par l'agence, en raison d'une maladie ou d'un état de santé particulier.
Le piratage de l'AMA s'est produit juste après l'interdiction signifiée à un groupe d'athlètes russes de participer aux Jeux olympiques de Rio pour cause de dopage.
L'administration américaine sortante de Barack Obama considère que le gouvernement russe a parrainé les attaques informatiques commises pendant la campagne présidentielle, dans le but de faciliter la victoire de Donald Trump ; le Kremlin a cependant démenti à plusieurs reprises toute implication.
Depuis octobre dernier, la communauté américaine du renseignement accuse les Russes d'être responsables des piratages qui ont conduit à la divulgation d'un certain nombre de documents compromettants, qui ont fortement handicapé la candidate démocrate Hillary Clinton jusqu'au jour de l'élection.
Vendredi, les services de renseignement américains ont publié un rapport accusant le président russe Vladimir Poutine d'avoir "ordonné en 2016 une campagne d'influence destinée à peser sur l'élection présidentielle américaine".
Moscou a réfuté lundi ces accusations, se déclarant "fatiguée" de cette "chasse aux sorcières".
"Je pense que c'est la Russie" qui est responsable des cyber-attaques qui ont visé la campagne présidentielle 2016, a également déclaré mercredi le président élu des Etats-Unis Donald Trump.
En guise de représailles, les Etats-Unis ont imposé des sanctions sur des citoyens et des organisations russes, et ont expulsé plusieurs diplomates.