Dernière mise à jour à 08h29 le 01/04
Des centaines de milliers de salariés, d'étudiants et d'hommes politiques ont manifesté jeudi, dans toute la France pour réclamer le retrait du projet de réforme de la loi du travail, également appelée "loi El Khomri", qui doit être présenté le 3 mai prochain à l'Assemblée nationale (chambre basse du Parlement).
Les syndicats des travailleurs qui ont appelé aujourd'hui à la grève, les organisations d'élèves et d'étudiants ainsi que les responsables politiques de gauche manifestent pour la quatrième fois, contre ce projet de loi, malgré les corrections apportées au texte.
La préfecture de police estime le nombre de manifestant entre 26 à 28 mille à Paris.
Entre près de 390 000 personnes selon les autorités, 1,2 million dont 200 000 jeunes, selon les organisateurs, ont manifesté dans 250 villes dans toute la France.
A l'origine de cette forte contestation, l'allongement du temps de travail, l'assouplissement du licenciement économique et le plafonnement des indemnités prud'homales entre autres points que prévoyait ce projet de réforme.
Le gouvernement a revu son texte et présenté le 14 mars dernier la version "corrigée" du projet contesté, aux partenaires sociaux. Il y renonce par exemple, au plafonnement des indemnités prud' homales qui prévoit qu'en cas de licenciement abusif, les indemnités des salariés seront plafonnées et calculées en fonction de leur ancienneté dans l'entreprise.
La nouvelle version du texte indique également que la durée du temps de travail des apprentis ne sera plus étendue de 35 à 40 heures hebdomadaires comme c'était initialement prévu par le projet de loi. Que l'intervention du juge, concernant le licenciement économique, ne sera plus limitée.
Et un nouveau dispositif d'accompagnement des jeunes vers l'emploi est prévu par ce nouveau texte, afin de faciliter l'entrée des moins de 26 ans sur le marché du travail.
Mais ces efforts du gouvernement ne changent pas la position des syndicats, organisations d'étudiants et des responsables politiques de gauche qui continuent d'exiger le retrait pure et simple du projet.
"Sur le fond rien n'a changé, ce qu'on dénonce depuis le début c'est la structure même de la loi qui est mauvaise...Il faut que le gouvernement prenne en compte ce qui se passe dans la rue, et dans les entreprise où il y a eu beaucoup d'appels à la grève, et retire son projet", a expliqué sur BFMTV Philippe Martinez , secrétaire général du CGT.
Parmi les responsables politiques qui ont manifesté contre ce projet de loi figure Jean Luc Mélenchon coordonnateur du parti de gauche.
"On ne peut pas gouverner contre les salariés et contre les jeunes, et le président Hollande pourrait finir par se rendre compte que cela peut se retourner contre lui. Parce que ce n'est pas M. Valls qui sera candidat à la présidentielle mais Hollande. J'ai bon espoir qu'il lache prise comme il l'a fait avec la déchéance de la nationalité", espère M. Mélenchon.
Selon Jean Claude Mailly, secretaire général de Force ouvrière, la philosophie générale du texte reste le même. Car, "il y a beaucoup de points qui sont encore très négatifs et qui constituent des reculs de droit pour les salariés. Les étudiants et élèves savent également que c'est leur avenir qui est en jeu car avec ces projets de ce type c'est plus de précarité, difficulté d'accéder aux emplois", a indiqué le syndicaliste sur LCI.
Les manifestants prévoient d'autres mobilisations les 5 et 9 avril prochain, si le gouvernement ne retire pas comme ils l'exigent son projet de loi.