Dernière mise à jour à 13h42 le 12/01
Un groupe d'experts des droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont demandé lundi au gouvernement américain de fermer rapidement le centre de détention de Guantanamo et de mettre fin à l'impunité pour les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire commises dans le cadre de la 'guerre mondiale contre le terrorisme'.
"La sécurité à long terme ne peut être retrouvée que si la page est tournée sur ce chapitre sombre des pratiques de l'après 11 septembre en réponse au terrorisme", ont déclaré ces experts dans une lettre ouverte publiée 14 ans après que le centre de détention est devenu opérationnel.
"Tout le monde impliqué, y compris au plus haut niveau, doit rendre des compte pour les extraditions extraordinaires, les détentions au secret, les arrestations arbitraires de civils et les techniques dites 'd'interrogatoire renforcé' décidées et mises en oeuvre au nom de la lutte contre le terrorisme", ont ajouté les rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la torture, Juan E. Méndez ; sur les droits de l'homme et lutte contre le terrorisme, Ben Emmerson ; et sur l'indépendance du pouvoir judiciaire, Monica Pinto ; le président-rapporteur du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, Seong-Phil Hong ; et le directeur du Bureau de l'OSCE pour les institutions démocratiques et les droits de l'homme, Michael Georg Link.
Ces experts ont rappelé que près d'une centaine de détenus sont encore prisonniers à Guantanamo après des années de détention arbitraire sans jugement en dépit d'un décret pris par le président américain Barack Obama en janvier 2009 pour les libérer ou les transférer et fermer le centre de détention dans l'année qui suit.
"Ce sont les grands oubliés alors que les états-Unis passent d'une 'guerre contre le terrorisme' à une 'guerre contre l'extrémisme', sans avoir reconnu, examiné et fait amende honorable pour les violations passées des droits humains fondamentaux", ont-ils souligné.
Dans leur lettre ouverte, les experts ont appelé à la fin immédiate de la détention arbitraire prolongée de tous les prisonniers de Guantanamo en les libérant dans leur pays d'origine ou vers un pays tiers s'ils risquent d'être persécutés, ou bien en les transférant dans des centres de détention ordinaires aux états-Unis afin qu'ils puissent être poursuivis devant des tribunaux ordinaires.
"Le gouvernement américain doit également veiller à ce que les détenus, anciens et actuels, de Guantanamo, ainsi que les personnes qui ont été détenues secrètement aient accès à des réparations pour les violations de leur droit à ne pas subir une détention arbitraire, des tortures et des mauvais traitements", ont encore dit les experts.