Dernière mise à jour à 13h42 le 12/01
Les avocats du Niger observent une grève lundi à l'appel de l'Ordre des avocats pour protester contre la multiplication des interpellations et détentions par les services de la Direction générale de la documentation et de la sécurité d'Etat nigérienne (DGDSE), rattachée à la présidence de la République.
En effet, depuis l'annonce par le président nigérien Mahamadou Issoufou d'une tentative de coup d'Etat déjoué au Niger, le 17 décembre dernier, plusieurs officiers supérieurs de l'armée nigérienne et des civils ont été interpelés et se trouvent gardés dans les locaux de la DGDSE, avec interdiction faite aux avocats, selon eux, de rencontrer leurs clients.
Pour les avocats, la DGDSE est une structure dépendant de la présidence "qui n'a aucune compétence en matière judiciaire". En outre, elle "refuse et dénie aux avocats le droit d'assister leurs clients" en violation de toute réglementation.
Or, selon M. Samna Daouda, batonnier de l'Ordre des avocats du Niger, "dans un Etat de droit, il importe que le pouvoir judiciaire soit indépendant, et que la séparation des pouvoirs soit respectée".
Suite à une délibération du conseil de l'Ordre, ils ont décidé de déposer les robes lundi et de fermer leurs cabinets ; les avocats ont également décidé de déposer une plainte devant les juridictions par rapport à cette décision.
C'est la troisième fois dans l'histoire de l'Ordre des avocats du Niger qu'ils décident de déposer les robes et de fermer les cabinets.