Dernière mise à jour à 15h10 le 23/12
Le nombre de gens ayant faim ou privés de toit n'a cessé de cro?tre en 2015 dans de grandes villes américaines, où la population est victime de bas salaires, de pauvreté et de manque de logements abordables dans un climat de lente reprise économique, selon un sondage publié mardi.
Cette enquête a couvert plusieurs grandes villes du pays telles que Los Angeles, Chicago, Philadelphie (Pennsylvanie), Dallas, San Francisco, Washington D.C., Baltimore (Maryland), Salt Lake City (Utah) ou encore Seattle (Etat de Washington). 66% des 22 grandes villes sondées ont signalé que le nombre de demandes d'aide alimentaire d'urgence a augmenté au cours de l'année écoulée, d'après cette enquête réalisée par la Conférence des maires américains (USCM).
Parmi les demandeurs d'aide alimentaire d'urgence, 67% étaient des personnes en famille, 42% étaient des employés, 23% étaient des personnes agées et 10% étaient sans domicile fixe.
Entre temps, le nombre des SDF a augmenté en moyenne de 1,6% dans les villes étudiées, avec 58% de ces villes affichant une hausse et 42% une baisse.
De nombreuses municipalités ont eu du mal à répondre à ces demandes d'aide croissante, tant en nourriture qu'en logement. L'enquête montre ainsi que 23% des demandes d'aide alimentaire d'urgence n'ont pu être satisfaites.
Dans 47% des villes étudiées, les soupes populaires et les banques alimentaires ont d? réduire la quantité de nourriture donnée à chaque visite de la banque alimentaire ou servie à chaque repas.
Par ailleurs, dans 57% des villes, le nombre de visites mensuelles faite par une personne ou une famille dans une banque alimentaire a également baissé. Dans un même pourcentage de villes, les organismes d'aide ont d? refuser l'accès à des nécessiteux faute de ressources, selon l'enquête.
Dans ces villes, environ un quart des demandes de logement d'urgence n'ont pas être satisfaites. Faute de lits disponibles, les asiles de nuit dans 76% des villes enquêtées ont d? refuser des familles sans-abri avec enfants. Les asiles dans 61% des villes ont d? refuser les individus non accompagnés.
Les fonctionnaires municipaux ont identifié les bas salaires comme la principale cause de la faim, devant la pauvreté et les co?ts de logement élevés. Par ailleurs ils ont énuméré le manque de logements abordables comme la principale cause des SDF, devant la pauvreté, la santé mentale et la toxicomanie.
L'enquête révèle également que plus de la moitié des villes sondées estiment que le nombre de personnes ayant faim et sans-abri continuera d'augmenter en 2016.
Près des deux tiers de ces villes s'attendent à une hausse modérée des demandes d'aide alimentaire d'urgence l'an prochain, mais aucune d'elles ne prévoit de baisse, ajoute l'enquête. Enfin, les fonctionnaires de 50% des villes sondées prévoient que le nombre de familles sans-abri augmentera modérément l'an prochain.
"En dépit des efforts faits, ces difficultés vont persister dans une conjoncture économique qui, bien qu'en voie de rétablissement, est encore lente", a déploré Helene Schneider, maire de Santa Barbara (Californie) et co-présidente du groupe de travail de l'USCM sur la faim et les sans-abri, lors d'une conférence de presse téléphonique organisée à l'occasion de la publication de l'enquête.