Dernière mise à jour à 08h40 le 31/08
"Il faut d'abord construire des routes si l'on veut s'enrichir".
Ce vieux slogan est une réalité pour les Tibétains, et une nécessité.
"C'était un casse-tête d'aller dans la préfecture de Ngari autrefois, car il n'y avait que des pavés et des routes boueuses. Il fallait une semaine pour aller de Lhassa à Ngari en camion, et on était obligé d'emporter de l'eau et de la nourriture puisqu'il n'y avait pas de restaurant le long de la route", raconte Tsering, un chauffeur travaillant à Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet.
Maintenant, Tsering met moins de quatre jours pour faire le trajet entre Lhassa et Ngari, grace à plusieurs routes asphaltées qui relient maintenant les deux villes.
Les routes sont les artères de cette région de plus de 1,2 million de kilomètres carrés. Le Tibet a vu son économie stimulée par l'amélioration des conditions de transport ces cinq dernières années.
La longueur totale du réseau routier du Tibet est passée de 65.198 km en 2012 à plus de 82.000 aujourd'hui, augmentant de plus de 4.200 km par an.
La route de Mêdog, dernier district chinois à ne pas avoir de route, a été ouverte à la circulation en 2013, reliant cette zone éloignée du sud-est du Tibet au monde extérieur.
Le développement rapide des routes est d? aux investissements continus dans le transport, qui sont passés de 10,101 milliards de yuans (1,52 milliard de dollars) en 2012 à plus de 40 milliards de yuans en 2016.
Le Tibet a affiché une croissance économique impressionnante ces cinq dernières années, enregistrant une croissance moyenne de son PIB de 11%.
Au premier semestre de cette année, l'économie du Tibet a progressé de 10,8% sur un an, dépassant celle de toutes les autres régions de niveau provincial.
"Une fois les barrières du transport levées, les activités économiques, telles que la logistique et le tourisme, se sont multipliées, améliorant ainsi les conditions de vie des habitants", explique Chen Chao, chef adjoint du bureau régional du transport du Tibet.
Il est à noter que les routes n'ont pas été construites aux dépens de l'environnement, souligne M.Chen, ajoutant que la construction avait de fait aidé à protéger l'environnement.
A l'époque où il n'existait pas de route, les chauffeurs traversaient la région comme il leur semblait en quête de passages moins boueux, et endommageaient la végétation.
La végétation est maintenant préservée car les chauffeurs circulent sur des axes délimités, se félicite M. Chen.
La route en construction reliant Lhassa au site touristique populaire de Nyingchi, dans le sud-est de la région, est un bon exemple. Au cours de la construction, environ 400 millions de yuans ont été dépensés pour restaurer l'écologie et utiliser des hautes technologies afin de consolider le sol le long de la route.
D'ici à 2020, le Tibet comptera un total de 110.000 km de routes. Tous les districts seront desservis par des routes asphaltées et les bourgs par des routes en ciment.