Dernière mise à jour à 08h41 le 27/04
Les véhicules à énergies nouvelles (VEN) constituent un des points centraux du Salon de l'automobile de Shanghai, alors que les villes chinoises s'efforcent de lutter contre la pollution de l'air et les embouteillages.
Le salon, qui est ouvert au public jusqu'au 28 avril, a attiré plus de 1.000 exposants en provenance de 18 pays et régions. Parmi un total de 1.400 véhicules exposés figurent 159 VEN.
Les véhicules présentés, de fabrication chinoise ou étrangère, comprennent le SUV hybride EV300 du constructeur chinois BYD, la voiture électrique CS15 du constructeur chinois Chang'an, le modèle hybride LS500h de LEXUS, la voiture hybride du suédois Volvo, ainsi que le véhicule électrique e-Golf du groupe FAW-Volkswagen, etc.
Les exposants envisagent de profiter de cette vitrine pour montrer leurs modèles perfectionnés, illustrant l'importance du marché chinois.
La Chine est devenue le plus grand constructeur et vendeur mondial de VNE. Selon des chiffres de l'Association des constructeurs automobiles de Chine, 517.000 VEN ont été fabriqués en Chine l'année dernière, en hausse de 51% sur un an, alors que le pays a vendu 507.000 VEN, soit le plus grand nombre de ventes au monde pour la deuxième année consécutive, en hausse de 53% par rapport à l'année 2015, grace à des subventions gouvernementales et à des facilités d'immatriculation.
Les ventes cumulées de véhicules respectueux de l'environnement ont dépassé un million d'unités.
Cependant, sur un total de 28 millions de voitures vendues en Chine en 2016, le chiffre est bien bas, signifiant un grand potentiel sur le marché des VEN et une importante opportunité pour les constructeurs automobiles.
Comme le développement des VEN est favorable à la croissance de l'économie réelle du pays, au renforcement de la sécurité énergétique et à l'amélioration de l'environnement, la Chine a adopté de multiples mesures pour encourager la recherche et le développement, ainsi que l'utilisation des VEN, incluant des subventions, l'exonération de taxes et des réductions pour l'achat de véhicules électriques.
Face à ces politiques préférentielles, certains problèmes ont émergé, comme la fraude aux subventions par certaines entreprises.
Pour assurer un développement sain et stable du secteur, la Chine a ajusté les politiques de subvention en réduisant le montant des aides, en augmentant les standards d'entrée sur le marché pour les entreprises et les produits, et en renfor?ant la supervision.
Le gouvernement envisage de réduire les subventions pour les VEN de 20% entre 2017 et 2018 par rapport à 2016, avant d'y mettre fin en 2020.
La réduction des subventions a d'ailleurs entra?né des fluctuations sur le marché. Entre janvier et février, la Chine a produit 25.213 VEN et vendu 24.781 unités, respectivement en baisse de 33,5% et de 30,5% sur an un, selon des chiffres de l'Association des constructeurs automobiles de Chine.
D'après Yao Jie, secrétaire général adjoint de l'association, malgré les fluctuations, la performance du marché était conforme aux prévisions. "Le marché des VEN a été influencé par les ajustements politiques pendant les deux premiers mois. Mais depuis mars, avec la mise en application de nouvelles politiques, le développement des VEN du pays reviendra sur une voie rapide", a-t-il expliqué.
En mars, les ventes des VEN ont enregistré une forte croissance, en raison d'une demande importante sur les marchés des grandes villes. Par exemple, les ventes ont augmenté de 625% à Beijing en base mensuelle.
"La croissance a beaucoup stimulé le dynamisme du développement. Avec l'orientation de la politique, l'attitude d'une clientèle incertaine sera atténuée, et nous avons confiance dans le bel avenir du secteur", a indiqué M. Yao.
En dépit de la réduction des subventions, "la dynamique vers l'énergie électrique est irréversible", a précisé le président de BYD, Wang Chuanfu. "Nous avons atteint le point où les économies d'échelle en production permettront des prix plus abordables".
La Chine quadruplera sa production annuelle de VEN pour atteindre 2 millions d'ici 2020. D'ici 2025, au moins une voiture sur cinq vendue en Chine utilisera un nouveau modèle énergétique, selon des chiffres officiels.
Actuellement, le marché chinois reste dominé par des constructeurs locaux, dont le pionnier du secteur, BYD, qui ont vendu 96.000 véhicules électriques l'année dernière.
Ciblant l'immense marché chinois, les constructeurs étrangers s'efforcent quand même de s'en emparer.
La Chine a publié un projet en septembre dernier, prévoyant un quota de VEN qui devrait être imposé dès 2018 aux constructeurs.
Selon le projet, chaque véhicule vendu représente un certain nombre de points, qui augmenteront pour les voitures électriques. Chaque constructeur aura l'obligation d'accumuler 8% de points liés aux "véhicules verts" par rapport au total de ses ventes.
Etant donné le quota de VEN, les constructeurs étrangers se précipitent pour gonfler leur offre de voitures électriques en Chine.
Le constructeur suédois Volvo a confirmé qu'il introduirait en 2019 en Chine sa toute première voiture 100% électrique, tandis que Ford commercialisera début 2018 dans le pays son premier véhicule hybride.
"D'ici 2025, 70% des modèles de notre gamme en Chine seront disponibles avec l'énergie électrique en option", a assuré David Schoch, président pour la région Asie-Pacifique du groupe américain Ford.
Le constructeur allemand Volkswagen projette de livrer au marché chinois au moins 400.000 VEN d'ici 2020 et 1,5 million d'ici 2025. Il entamera aussi l'année prochaine la production en Chine d'une voiture électrique en co-entreprise avec le chinois JAC.
Sur le plan de l'automobile traditionnel, les pays occidentaux possèdent des expériences et des technologies datant de plus d'un siècle, et le secteur automobile chinois a une grande difficulté à les rattraper et les dépasser.
Cependant, la Chine et les pays développés se trouvent au même point dans le secteur des VEN. Avec les politiques préférentielles, la Chine est dotée d'un avantage en matière de marché et possède un grand potentiel pour dépasser les concurrents, selon des analystes du marché.