Dernière mise à jour à 08h43 le 24/01
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe doit tenir les promesses selon lesquelles il recherchera l'amitié avec la Chine, et ce bien qu'il ait évoqué lundi un amendement controversé de la Constitution dans un discours prononcé lors de l'ouverture d'une nouvelle session du parlement, indique mardi un éditorial du quotidien China Daily.
M. Abe a longtemps nourri l'ambition de réviser la Constitution du pays, spécifiquement une clause sensible concernant le renoncement à la guerre, qui limite les activités des Forces d'auto-défense du Japon.
Cependant, c'est un sujet qui divise au Japon, raison pour laquelle il l'a évoqué dans son discours sous la bannière du nationalisme - une méthode qui s'est avérée payante ailleurs dans le monde en ces temps incertains - en affirmant qu'en amendant la Constitution "nous créerons notre nation" pour les 50 à 100 ans à venir, selon l'éditorial.
Etant donné que de nombreux observateurs considèrent un tel geste comme une réaction à l'émergence de la Chine, qui a détr?né le Japon du r?le prépondérant qu'il occupait en Asie depuis la guerre, il était dans une certaine mesure rassurant qu'Abe évoque directement les relations entre le Japon et ses voisins sur un ton moins antagoniste qu'il n'avait tendance à le faire par le passé.
Il a qualifié le Japon et la Chine d'"inséparables" et indiqué que le Japon coopérerait avec la Chine au sujet des besoins croissants de l'Asie en infrastructures.
Ces remarques font écho à une série de signaux envoyés par Abe ces derniers mois montrant son désir d'améliorer les relations avec la Chine, qui étaient entravées par des différends liés à l'histoire du Japon pendant la guerre et aux litiges territoriaux des deux pays autour des ?les en mer de Chine orientale, indique l'éditorial.
Désormais, M. Abe doit donc contribuer à dissiper tout doute sur sa sincérité, étant donné que ses efforts continus visant à réviser la Constitution pacifiste d'après-guerre du Japon pour que le pays puisse participer à des conflits militaires à l'étranger et établir une stratégie de sécurité indo-pacifique avec les Etats-Unis, l'Inde et l'Australie pour concurrencer et endiguer la Chine sont en contradiction avec ses affirmations selon lesquelles l'administration cherchera à répondre aux attentes de la communauté internationale en développant des relations amicales avec la Chine, indique l'éditorial.
Après tout, les actes sont plus éloquents que les mots, conclut l'article.