Dernière mise à jour à 11h16 le 23/01
Dans la partie sud du Tchad, environ 14.000 réfugiés centrafricains ont été enregistrées depuis moins d'un mois sur une estimation de quelque 20.000 nouveaux demandeurs d'asile. Malgré l'enregistrement toujours en cours, un autre défi de taille se présente tout de suite : la relocalisation des réfugiés.
"La crise a démarré le 27 décembre 2017 avec des attaques qui se sont produites au nord de la République centrafricaine (RCA), avec des exactions commises par différents groupes armés ciblant notamment des populations civiles qui ont conduit à ces afflux de nouveaux demandeurs d'asile", a déclaré week-end dernier à Xinhua Jér?me Merlin, chef de la protection au bureau du Haut commissariat des Nations Unies (HCR) à Goré au Tchad.
"Pour le moment, il n'y a pas eu de transfert des nouveaux arrivés. Nous sommes dans la phase d'urgence et la priorité, c'est de pouvoir ma?triser les statistiques avant d'apporter les premières assistances d'urgence en vivres et en non-vivres", a précisé M. Merlin. En attendant, il est difficile pour les demandeurs d'asile de trouver des choses à manger.
Heureusement, les assistances ont finalement débuté jeudi dernier à Oudoumian, où environ 2.500 personnes y ont re?u des non-vivres (couvertures, nattes, moustiquaires, seaux et jerricanes) selon un protocole établi par famille et par individu.
Elles ont également re?u des vivres, distribués à travers des coupons et conjointement par le HCR et le PAM (Programme alimentaire mondial). Ce qui est vraiment chanceux pour les réfugiés d'Oudoumian et alentours, contrairement à leurs compatriotes d'infortune de Békoninga qui doivent patienter encore quelques jours.
Mais où se logent ces 20.000 demandeurs d'asile? Si quelques-uns se sont dirigés directement dans des camps, notamment celui de Gondjé, à 14 kilomètres à la sortie nord de Goré, la question se pose pour la majorité.
"Pour le moment, il n'y a pas encore eu de relocalisation. Les nouveaux demandeurs d'asile sont enregistrés à l'endroit où ils ont trouvé l'asile, dans les différents villages de cette région du Tchad frontalière avec la RCA. Ce n'est qu'après cette phase que démarrera la relocalisation", a indiqué M. Merlin.
Au HCR, l'on priorise la relocalisation dans les zones hors-camp, une vision partagée par les autorités tchadiennes et la Commission nationale pour la réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR).
"On est en étroite collaboration avec les autorités tchadiennes pour identifier des zones hors-camp qui rencontreraient les différents critères pour pouvoir accueillir les nouveaux demandeurs d'asile", a-t-il expliqué.
Ces critères concernent l'accessibilité aux points d'eau, à la santé, aux terres agricoles. Le HCR et ses partenaires pourront ainsi voir ce qu'ils peuvent apporter pour renforcer ces capacités communautaires pour appuyer à la fois les populations h?tes et les réfugiés qu'elles accueilleront.
"L'important, c'est de renforcer les centres ou postes de santé, les points d'eau à travers les forages et les écoles", a précisé l'officier de protection. C'est ce qui a été fait notamment à Diba, dans le département voisin des Monts-de-Lam, où environ 10.000 réfugiés sont déjà installés dans des zones hors-camp.
Après la vague des réfugiés de 2016 installés dans le village de Diba 1, ceux de 2017 à Diba 2, l'on s'achemine donc vers de nouveaux villages h?tes pour accueillir les 20.000 Centrafricains qui continuent d'affluer.
"Le choix sera donné, mais on favorise vraiment cette approche hors-camp en vue d'une intégration rapide dès la phase d'urgence et cette intégration passe par une autonomisation", a-t-il conclu.