Dernière mise à jour à 16h18 le 15/12
L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) doit redoubler d'efforts pour prévenir la propagation du terrorisme à un stade précoce en Asie centrale, a estimé Azhdar Kurtov, rédacteur en chef du journal russe National Strategy Issues et expert de l'Institut russe d'études stratégiques, dans une interview accordée récemment à Xinhua.
"Une tache essentielle est de renforcer les structures de l'OCS liées aux activités de lutte contre le terrorisme, y compris les centres anti-terroristes et les services de sécurité, et l'échange d'informations entre les Etats membres", a indiqué M. Kurtov.
Cela permettrait d'identifier les terroristes présumés à un stade précoce et bloquerait leurs voies de communication et sources de financement, a ajouté l'expert.
Depuis sa fondation en 2001, l'OCS a mené une coopération globale dans le domaine de la sécurité.
Pour garantir la sécurité de la région, le bloc a donné la priorité à la lutte contre les "trois forces du mal" (le terrorisme, le séparatisme, et l'extrémisme) et fondé la Structure antiterroriste régionale de l'OCS (RCTS) en 2004.
Le risque terroriste est élevé en Asie centrale, une région dont les riches ressources minérales attirent les extrémistes, selon M. Kurtov.
Plusieurs éléments ont fait de la région une terre fertile pour le recrutement de militants. Les musulmans constituent la majorité de la population et peuvent être soumis à une propagande terroriste active, a-t-il indiqué.
L'OCS devrait promouvoir l'interaction et la compréhension mutuelle entre les Etats d'Asie centrale en tenant compte des risques accrus d'invasions par des groupes terroristes armés de l'Afghanistan voisin, où les terroristes sont de plus en plus actifs, a-t-il suggéré.
"Si l'OCS démontre que le niveau de coopération entre ses membres est suffisamment élevé, ceux qui nourrissent des plans de terrorisme agressifs en Asie centrale devront réfléchir à deux fois, car ils devront faire face non pas à un seul Etat, mais à la puissance combinée des partenaires de l'OCS", a souligné l'expert.
Pour la Russie, les questions de sécurité dans le Caucase du Nord sont de la première importance, car la région est géographiquement proche de la Syrie, de l'Irak et de la Turquie, où des groupes radicaux sont actifs, et la région a souffert d'un niveau relativement faible de protection sociale par rapport à la partie européenne de la Russie, selon M. Kurtov.
Le gouvernement russe a cependant lancé une série de programmes visant à améliorer la situation économique et sociale dans la région, a souligné l'expert.
"L'OCS peut donc participer à la mise en ?uvre de ces projets, qui peuvent détourner les jeunes des activités radicales", a-t-il ajouté.
Cependant, le terrorisme international n'aurait pas pu se répandre de manière aussi rapide et agressive sans le soutien de certains acteurs mondiaux de premier plan, notamment les Etat-Unis, a souligné M. Kurtov.
"Les Etats-Unis, dont la domination s'amenuise, ne ménagent aucun effort pour préserver leur monopole et utilisent des méthodes de plus en plus agressives dans leur politique étrangère, ce qui a contribué à la formation de mouvements islamistes radicaux dans le monde entier", a-t-il indiqué.
Par conséquent, la principale menace selon M. Kurtov est la politique de Washington, qui est de plus en plus aventureuse et ignorante des relations internationales régies par le droit international.