Dernière mise à jour à 08h45 le 09/12
La présence du président chinois Xi Jinping au sommet sur le changement climatique de Paris et sa tournée africaine ont démontré une nouvelle fois l'engagement de la Chine dans la lutte contre le réchauffement climatique et sa contribution à la promotion du développement de l'Afrique.
Avec sa "détermination absolue" et ses actes concrets, la Chine se pose aujourd'hui comme une grande puissance responsable sur la scène mondiale, qui fait face aux défis planétaires avec d'autres pays et qui promeut le développement commun du monde entier.
UN ACTEUR CONSTRUCTIF DU DOSSIER CLIMATIQUE
Lors de la cérémonie inaugurale de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP21) la semaine dernière à Paris, M. Xi a réitéré l'engagement de son pays à réduire de 60% à 65% ses émissions de dioxyde de carbone par unité de PIB d'ici 2030 par rapport à ses niveaux de 2005. Il compte aussi porter à 20% la part des énergies non-fossiles dans son mix énergétique et atteindre un pic d'émissions de CO2 autour de 2030.
"Ceci requiert d'intenses efforts, mais nous sommes confiants et déterminés à honorer nos engagements", a-t-il dit.
Bien qu'elle soit et demeurera encore longtemps un pays en développement, la Chine est activement engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique, se classant en pointe dans les domaines de la conservation de l'énergie et de l'utilisation des énergies nouvelles et renouvelables.
S'appuyant sur des innovations technologiques et institutionnelles, elle va adopter de nouvelles mesures qui vont contribuer à améliorer son profil industriel, développer une architecture verte et des transports bas carbone ou encore créer en 2017 un marché national d'échanges d'émissions de carbone, a rappelé le président chinois.
"En tant que plus grand pays en développement du monde, la Chine, avec ses actions contre le changement climatique, fait figure de référence dans le monde", estime Zhang Haibin, professeur à l'Université de Pékin.
Outre ce qu'elle fait dans ce domaine chez elle, la Chine a également pris une part active à la coopération internationale de lutte contre ce fléau, fournissant une aide à d'autres pays en développement.
Elle a aussi signé une série d'accords bilatéraux avec de grands émetteurs de CO2 tels que les Etats-Unis, la France, l'Inde, le Brésil et l'Union européenne (UE).
Lors de la visite d'Etat de M. Xi aux Etats-Unis en septembre dernier, les dirigeants chinois et américains ont réaffirmé leur engagement sur ce dossier climatique, dans la foulée de leurs annonces de novembre 2014, montrant clairement que les deux plus grandes économies de la planète entendent oeuvrer ensemble pour résoudre cette question.
Dans une déclaration commune diffusée début novembre lors de la visite en Chine du président fran?ais Fran?ois Hollande, les deux pays ont milité pour que soit conclu à la COP21 un accord contraignant qui soit assorti d'une clause de révision tous les cinq ans des engagements pris par les Etats. L'ambition des négociateurs à Paris est de limiter à 2°C maximum la hausse moyenne des températures d'ici 2050.
Ces dernières années, la Chine a rempli avec sérieux ses engagements en matière de coopération dans le domaine climatique avec les pays en développement.
En septembre dernier, Beijing a ainsi annoncé la création d'un fonds de coopération Sud-Sud doté de 20 milliards de yuans (3,1 milliards de dollars) destiné à venir en aide aux pays en développement affectés par le réchauffement climatique.
Le ministre péruvien de l'Environnement, Manuel Pulgar-Vidal, a ainsi estimé que la Chine, en tant qu'économie émergente, venait d'offrir un engagement concret dans cette lutte, ajoutant que cette décision positive et généreuse allait profiter à tous ceux qui en ont bien besoin.
A Paris, M. Xi s'est également engagé à lancer l'an prochain dix projets de coopération destinés à construire des zones industrielles bas carbone, ainsi que cent projets d'adaptation aux changements climatiques dans d'autres pays en développement et un millier d'opportunités de formation au réchauffement climatique.
"Tout ceci montre la position cohérente de la Chine en matière de soutien aux pays en développement", estime le Pr He Jiankun, un spécialiste du climat à l'Université Tsinghua de Beijing.
UN FERVENT PARTISAN DU DEVELOPPEMENT AFRICAIN
Lors du 2e sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) qui s'est achevé samedi à Johannesburg en Afrique du Sud, le président Xi a annoncé que son pays allait lancer dix grands projets en vue de dynamiser la coopération mutuellement bénéfique avec l'Afrique.
Il a également promis d'offrir 60 milliards de dollars d'aide financière à l'Afrique, dont 10 milliards de dollars pour un fonds sino-africain de coopération en matière de capacités de production.
Les analystes estiment que ce sommet a non seulement fait entrer la deuxième grande économie du monde et le continent "le plus prometteur" dans une ère nouvelle de développement commun, mais a également témoigné de l'amitié fraternelle et du partenariat sincère entre la Chine et l'Afrique.
"Les stratégies de développement et de coopération de la Chine ont aidé le continent (africain) à créer une transformation économique et sociale assez rapide, visible et significative", analyse Gerishon Ikiara, professeur d'économie internationale à l'Université de Nairobi au Kenya.
Il estime que la série de mesures proposées par M. Xi révèle les nouvelles particularités de la politique étrangère chinoise envers l'Afrique et qu'elle va devenir une force motrice vitale pour le renforcement de la coopération pratique bilatérale.
Concrètement, la Chine a apporté une grande aide aux pays africains au cours de ces 60 dernières années, en particulier les pays d'Afrique subsaharienne, confrontés aux plus grandes difficultés en matière de santé, de réduction de la pauvreté et de stabilité sociale.
Depuis 2012, la Chine a fourni aux pays africains des prêts d'un montant de plus de 20 milliards de dollars pour soutenir ses investissements, ses petites et moyennes entreprises, son agriculture et son secteur manufacturier.
Parmi les projets notables, on peut citer la célèbre voie ferrée entre la Tanzanie et la Zambie ou encore le Centre de conférences et de bureaux de l'Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie) qui a co?té 200 millions de dollars, sans compter de nombreux stades, bibliothèques et écoles sur tout le continent.
Outre les infrastructures urbaines, la Chine a également offert son aide dans plusieurs domaines, notamment l'éducation et la santé.
Depuis l'épidémie d'Ebola l'an dernier, la Chine a livré plus de 117 millions de dollars d'aide humanitaire et envoyé des centaines de travailleurs médicaux sur la ligne de front dans une Afrique de l'Ouest frappée par ce fléau.
Comme le dit un proverbe chinois: "Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson", le gouvernement chinois a également lancé quelque 900 programmes d'assistance en Afrique.
Lors du sommet de Johannesburg, M. Xi a également annoncé que la Chine formerait 200.000 techniciens dans les pays africains et fournirait au continent 40.000 opportunités de formation en Chine.
Parallèlement, la Chine va offrir aux étudiants africains 2.000 opportunités d'éducation et 30.000 bourses gouvernementales, a précisé M. Xi.
"Culturellement, la Chine et les pays africains apprennent l'un de l'autre. L'annonce sur les offres de bourses va donner un grand élan au développement culturel dans les pays africains", se réjouit Munene Macharia, professeur de relations internationales à l'Université internationale des Etats-Unis à Nairobi.