Dernière mise à jour à 08h18 le 17/09
Les Etats-Unis accordent une grande importance à la prochaine visite d'Etat du président chinois Xi Jinping et s'attendent à ce que cette dernière soit couronnée de succès, a déclaré Henry Kissinger, ancien diplomate américain.
"Les adjoints des deux présidents ont entrepris des négociations et des discussions intenses pendant plusieurs mois pour préparer cette visite imminente", a rappelé M. Kissinger, ancien secrétaire d'Etat américain, lors d'un récent entretien avec Xinhua dans son bureau à New York.
M. Kissinger s'est déclaré optimiste sur le fait que les deux parties pourront au cours de la visite de M. Xi accomplir de grandes choses et faire avancer leurs relations.
Au cours d'un entretien téléphonique tenu en février dernier, M. Xi a accepté l'invitation du président américain Barack Obama à effectuer une visite d'Etat, première du genre aux Etats-Unis depuis son arrivée au pouvoir en mars 2013.
M. Kissinger a déclaré qu'il était convaincu que l'atmosphère des relations s'améliorerait énormément grace à la visite de M. Xi.
La Chine et les Etats-Unis, en tant que deux plus grandes économies du monde, ont établi des liens commerciaux de plus en plus étroits ces dernières décennies, et leurs relations commerciales bilatérales devraient être au programme des discussions entre les deux présidents.
A l'heure actuelle, parvenir à une percée sur le traité d'investissement bilatéral, considéré comme une pierre angulaire pour les relations économiques des deux pays, fait l'objet de grandes attentes.
"Je sais qu'ils ont discuté de fa?on intensive sur ce traité d'investissement bilatéral. Le secrétaire du Trésor (Jacob Lew) a participé à des négociations directes", a fait savoir M. Kissinger. "J'ai l'impression que des progrès ont été effectués et j'espère que cela pourra être l'un des résultats (de la visite de M. Xi)".
Ce diplomate de 92 ans, qui jouit d'un grand respect pour les réussites de sa carrière dans les affaires étrangères, a partagé sa sagesse sur la fa?on dont Washington et Beijing pourraient mieux résoudre leurs différends dans des dossiers tels que la cybersécurité et la mer de Chine méridionale.
"En ce qui concerne la cybersécurité, c'est une affaire totalement nouvelle dans l'histoire des pays", a-t-il indiqué, ajoutant que ni les Etats-Unis ni la Chine n'ont d'expériences réelles ou n'ont trouvé un moyen pour engager des négociations à ce sujet.
"C'est un problème profond dans lequel nous devons nous comprendre mutuellement pour nous renseigner sur la nature de ce problème et voir ce que nous pouvons y faire", a-t-il fait savoir.
Récemment, les tensions autour de la mer de Chine méridionale ont causé de nombreuses perturbations dans les relations bilatérales. Malgré la complexité du dossier, M. Kissinger est optimiste quant au fait que les deux pays pourraient enfin trouver un moyen de résoudre ce problème.
"Je pense que dans leurs [...] 45 ans d'existence, j'ai pu constater des relations sino-américaines. Et nous nous sommes parfois heurtés à certains problèmes", a-t-il indiqué. "Concernant la mer de Chine méridionale, mon opinion est que nous devrions traiter cela comme un problème pragmatique et non pas comme un problème philosophique, et essayer de régler les problèmes individuels".
"Par exemple, les Américains sont préoccupés par la liberté de navigation. La Chine ne fait pas d'objection à la liberté de la navigation. Il est donc concevable pour moi que nous puissions parvenir à un genre d'accord à cet égard pour séparer le problème territorial de celui de la liberté de navigation, puis traiter d'autres questions étape par étape", a déclaré M. Kissinger.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a fait savoir que la Chine a la même préoccupation que d'autres pays concernant la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, et que la Chine souhaite travailler avec d'autres parties pour maintenir la liberté de navigation et de survol dans la zone.
M. Kissinger, en tant que pionnier dans les relations sino-américaines et dont la visite clandestine en Chine en 1971 a brisé la glace et préparé le terrain pour l'établissement des relations diplomatiques, a témoigné des changements impressionnants que la Chine a subis au cours de dernières décennies.
"J'ai vraiment pu constater des progrès de la Chine, et j'en ai vu plus de la Chine que n'importe qui agé de moins de 50 ans dans ce pays, donc je sais ce que le peuple chinois peut faire", a-t-il déclaré.
Se remémorant son contact avec M. Xi, M. Kissinger a indiqué : "J'ai eu la grande chance de rencontrer le président Xi lorsqu'il était secrétaire (du parti) à Shanghai et lorsqu'il était vice-président du pays. Et je l'ai rencontré à maintes prises en sa qualité de président".
"C'est un homme d'une grande profondeur, qui réfléchit sur les problèmes de manière globale", a-t-il ajouté.