Dernière mise à jour à 09h49 le 17/12
A une dizaine de jours des élections présidentielle et législatives centrafricaines, la Mission onusienne de maintien de la paix en Centrafrique (MINUSCA) s'est dite mercredi préoccupée par les tensions pré-électorales liées à certains groupes armés et hommes politiques.
Lors d'une conférence de presse ce mercredi, le porte-parole de la MINUSCA Vladimir Monteiro a condamné les aggressions au début de la semaine des groupes armés contre des candidats aux législatives battant compagne dans les provinces du pays. Il a demandé aux groupes armés de cesser toutes les violences vis-à-vis des candidats et des populations, conformément à leurs engagements pris lors de la signature de l'Accord de paix de Bangui du 6 février 2019.
Par ailleurs, M. Monteiro a appelé particulièrement l'ancien président Fran?ois Bozizé, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée par la Cour constitutionnelle, à oeuvrer sincèrement pour un retour véritable de paix en République centrafricaine, plut?t que de tisser des alliances avec des leaders des groupes armés dans le but de déstabiliser le pays. Il a réitéré le soutien de la MINUSCA aux militaires des Forces armées centrafricaines (FACA) ainsi qu'aux forces de sécurité intérieure composées de policiers et de gendarmes.
Dans la même journée, et devant les rumeurs liés à l'ex-président Bozizé, les femmes de la capitale Bangui ont organisé une marche pacifique ce mercredi, les ayant conduit au quartier général de la MINUSCA, où un mémorandum a été remis à la mission. Les manifestantes demandent à la MINUSCA de tout mettre en oeuvre pour étouffer les nouvelles rébellions.
Dans un communiqué gouvernemental sur les mêmes préoccupations, le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement centrafricain, Ange-Maxime Kazagui, a fait mention "d'un plan de déstabilisation dont les auteurs sont connus".
En conséquence, pour le gouvernement, cela est inacceptable car le pays se dirige vers des élections où le peuple est appelé à désigner librement ses nouveaux représentants. Il a indiqué que le gouvernement et la MINUSCA ont pris des dispositions mardi "pour parer à toutes les velléités afin que les élections du 27 décembre prochain se tiennent dans la paix".
Des rumeurs se sont développées ces derniers jours en Centrafrique selon lesquelles M. Bozizé est soup?onné de recruter des forces armées après avoir été écarté de la course présidentielle.
De crainte des nouveaux affrontements, les populations même certains fonctionnaires et agents de l'Etat, notamment dans l'ouest et le nord-ouest du pays, ont quitté leur ville pour trouver l'abri ailleurs, au point que le préfet de l'Ouham (nord-ouest) Barthélemy Wilikon, a demandé dans la presse les fonctionnaires qui ont déserté la ville de regagner leur poste.