Dernière mise à jour à 09h19 le 14/07
Bamako retient son souffle après une nuit plus calme que les deux précédentes durant lesquelles la capitale malienne a été le théatre de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants.
L'appel au calme et à la retenu d'un responsable du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a été visiblement entendu par les jeunes manifestants. Même s'il y a eu des échauffourées dans certains quartiers du centre ville, la nuit de dimanche a été généralement calme.
Dans certains quartiers de la rive droite, des témoins ont même indiqué que des jeunes s'étaient organisés pour débarrasser les routes des pierres et des débris de pneus brulés. Et ce lundi, aucune manifestation n'est encore signalée par les médias et les réseaux sociaux du pays.
Ainsi, l'Association professionnelle des Banques et Etablissements financiers du Mali (APBEF) a conseillé aux banques de ne pas ouvrir en raison de la situation socio-politique du pays.
Certains entreprises privées ont aussi conseillé à des employés de rester à la maison. "Nous avons demandé à tous nos agents, dont la présence n'est pas indispensable, de rester à la maison par prudence", a confié à Xinhua le patron d'une société spécialisé dans l'informatique et les nouvelles technologies.
Certaines universités privées ont également suspendu les cours ce lundi et demain, afin d'observer "l'évolution de la situation". Contrairement aux autres jours ouvrables, les véhicules de transports en commun ne sont pas non plus très nombreux sur les routes à Bamako.
Dans le journal télévisé de la télévision nationale ORTM, le Haut Conseil islamique, l'église, les notabilités de Bamako et les parents de victimes ont appelé les manifestants à la retenue et ont demandé au pouvoir et aux contestataires de privilégier le dialogue pour sortir de cette crise socio-politique.
Dans un communiqué commun, les représentants de la CEDEAO, de l'Union africaine (UA) et des Nations unies basés dans le pays ont exprimé leurs préoccupations par rapport à "l'évolution de la situation socio-politique au Mali" suite au meeting organisé le 10 juillet par le M5-RFP. Ils ont regretté que des édifices publics et privés "aient été pris pour cibles avec des violences ayant entra?né des pertes en vies humaines, de nombreux blessés".
Ces représentants ont également invité toutes les parties à la "retenue" tout en leur recommandant de toujours "privilégier le dialogue, la concertation et les canaux pacifiques de résolution de crises".
Ces organisations ont déclaré être persuadées que "les conclusions de la récente mission de la CEDEAO posent les bases d'une solution appropriée pour un accord politique de sortie de crise" comme l'a souhaité le président malien Ibrahim Boubacar Kéita dans son discours adressé à la nation du 11 juillet.