Dernière mise à jour à 09h38 le 18/07
Une querelle diplomatique a éclaté entre le Soudan du Sud et quatre pays occidentaux suite aux récentes critiques émises par plusieurs émissaires étrangers quant à la situation actuelle dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Un haut responsable du ministère sud-soudanais des Affaires étrangères a accusé mardi les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Norvège et la France d'ingérence flagrante dans les affaires internes d'un pays souverain, après que les puissances occidentales ont condamné la prolongation du mandat du président Salva Kiir, ainsi que ce qu'elles ont décrit comme des violations continuelles des droits de l'Homme.
"Les gouvernements étrangers ou leurs représentants n'ont aucun droit de critiquer le Parlement, ni de conseiller à notre président de rejeter les décisions de notre Parlement", a déclaré à la presse Baak Valentino Wol, secrétaire adjoint au ministère sud-soudanais des Affaires étrangères.
Les parlementaires sud-soudanais ont voté la semaine dernière une prolongation de leur propre mandat, ainsi que des mandats du président, de ses deux adjoints et des gouverneurs d'Etats, et ce jusqu'en juillet 2021.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège ont critiqué vendredi le Parlement sud-soudanais pour avoir unilatéralement prolongé de trois ans le mandat de M. Kiir.
"Notre Parlement est souverain. Notre Parlement a le droit d'amender notre Constitution. Notre Parlement a le droit de débattre de tout ce dont il veut débattre en tant que représentant du peuple sud-soudanais", a répondu M. Wol.
Le Soudan du Sud a également accusé l'ambassadeur de France à Juba, Jean-Yves Roux, d'avoir manqué à ses devoirs diplomatiques, en se permettant notamment de critiquer ce qu'il a décrit comme des violations étendues des droits de l'Homme dans ce pays déchiré par la guerre.
M. Wol a fait savoir qu'une lettre de protestation avait été remise à l'ambassadeur fran?ais.