Dernière mise à jour à 11h16 le 25/01
Le Soudan du Sud s'est engagé mercredi à déployer des forces militaires pour enrayer les enlèvements d'enfants et vols de bétail qui se multiplient, principalement entre tribus rivales dans les régions du nord de ce pays ravagé par la guerre.
Le premier vice-président Taban Deng Gai a déclaré aux journalistes à Juba que l'Armée populaire de libération du Soudan du Sud (APLS) commencerait prochainement à utiliser des éléments d'artillerie lourde tels que transports blindés de personnel et hélicoptères de combat contre des tribus pastorales telles que celle des Murles dans la région de Pibor, au nord-est du pays près de la frontière éthiopienne, qui ont par le passé semé le chaos en s'en prenant à leurs voisins d'ethnies dinka ou nuer dans la région de Jonglei.
"Cette fois-ci nous devons suivre les ordres, les ordres du président doivent être pleinement suivis et nous le ferons, que cela nécessite les tanks, la police ou l'armée car ces criminels (ravisseurs d'enfants) sont armés jusqu'aux dents", a dit M. Deng à Juba.
Les enlèvements d'enfants et vols de bétail omniprésents ont déstabilisé la sécurité nationale et affaibli le gouvernement pour ce qui est d'assurer la protection des populations locales, a-t-il dit, ajoutant qu'ils sont récemment parvenus à dissuader des jeunes armés des ethnies dinka et nuer de mener des attaques de représailles contre les tribus murles.
Des efforts communs sont nécessaires de toute urgence pour faire cesser les enlèvements d'enfants et pas seulement à Jonglei, car ce fléau se propage jusque dans la région d'Equatoria Central.
"Les enlèvements d'enfants dans les communautés de Boma ne touchent pas seulement les Dinkas ou les Nuers mais ils ont atteint la région d'Equatoria Central. Hier (mardi) j'ai été informé que des Murles se sont rendus jusqu'à un endroit appelé Dima en éthiopie et y ont enlevé des enfants ; l'armée éthiopienne est à leur poursuite", a-t-il révélé.
Le Soudan du Sud a plongé dans la violence en décembre 2013 suite à un litige politique entre le président Kiir et son ex-vice-président Riek Machar, déclenchant des combats entre les forces loyales à M. Kiir, principalement d'ethnie dinka, et celles fidèles à M. Machar, appartenant essentiellement à l'ethnie nuer.
Un accord de paix conclu en 2015 pour mettre fin aux violences a été une nouvelle fois enfreint en juillet 2016 quand les factions rivales ont repris les combats dans la capitale, contraignant le dirigeant rebelle Machar à fuir en exil.
Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts tandis que des millions d'autres personnes ont trouvé refuge dans les pays voisins.