Dernière mise à jour à 08h46 le 14/11
Le chef des armées du Zimbabwe a appelé lundi le parti Zanu-PF à mettre ses affaires en ordre, déclarant que l'armée interviendrait si la révolution qui a amené l'indépendance était menacée.
Jurant allégeance au président Robert Mugabe en sa qualité de commandant en chef des forces de défense du Zimbabwe, Constantino Chiwenga a déclaré lors d'une conférence de presse que certains contre-révolutionnaires étaient déterminés à revenir sur les acquis de la lutte de libération pour faire du Zimbabwe un état néo-colonial.
"Je souhaite rappeler à ceux qui sont derrière les machinations sournoises actuelles que lorsqu'il s'agit de protéger la révolution, l'armée n'hésitera pas à intervenir", a-t-il dit.
M. Chiwenga a souligné qu'il y avait actuellement des purges au sein du parti ciblant ceux qui sont liés à l'histoire de la lutte pour la libération tandis que ceux qui n'y ont pas participé gagnent du terrain.
"Le processus actuel de purge et de nettoyage au sein du Zanu-PF, qui jusqu'à présent vise principalement les membres associés à l'histoire de notre libération, est une source grave de préoccupation pour nous au sein des forces de défense", a-t-il dit, apparemment contrarié par le limogeage récent d'Emmerson Mnangagwa du poste de vice-président du pays.
M. Mnangagwa a par la suite été radié du parti et il a quitté le pays depuis.
L'histoire de la révolution ne peut être réécrite par des gens qui n'y ont pas participé, a déclaré M. Chiwenga lors d'une conférence de presse à laquelle assistaient également les plus hauts officiers de l'armée.
Le général a ajouté que la conduite du parti au pouvoir ne pouvait pas être considérée comme une question purement interne car elle a un impact direct sur le bien-être de tous les Zimbabwéens.
"En conséquence des disputes au sein du Zanu-PF, il n'y a pas eu de progrès important dans le pays au cours des cinq dernières années. L'impasse économique en conséquence a engendré des défis supplémentaires pour la population zimbabwéenne, par exemple sous forme de pénurie de liquidités et de montée des prix des matières premières", a-t-il dit.
Parmi les autres menaces de sécurité émanant des événements au sein du Zanu-PF, figurent les "déclarations insensées" de certains politiciens dénigrant l'armée, qui sont source de découragement au sein de ses membres, a-t-il dit.
"De plus, nous constatons avec inquiétude les tentatives de certains politiciens de semer la désunion entre les services de sécurité pour leurs propres intérêts égo?stes. Ceci est inacceptable."
Le chef d'état-major a cité la Constitution pour justifier l'intérêt de l'armée pour les événements survenant au sein du parti au pouvoir, mettant en avant que l'armée fournit au gouvernement différentes formes d'assistance conformément aux dispositions de la loi fondamentale.
M. Mugabe a déjà par le passé ordonné à l'armée de se tenir à l'écart de la politique, soulignant que c'est à la politique de diriger les armes et non l'inverse.