Dernière mise à jour à 08h45 le 10/11
Des mesures plus strictes sont nécessaires pour combattre le racisme alors que ce fléau refait surface, a déclaré jeudi le président sud-africain Jacob Zuma.
Le département de la Justice finalise actuellement une législation pour mettre hors-la-loi les discours de haine et le racisme car il devrait y avoir des conséquences à ce type de conduite antipatriotique qui cherche à diviser le pays et à le ramener en arrière, a déclaré M. Zuma devant le Conseil national des provinces, Chambre haute du Parlement.
M. Zuma faisait références aux manifestations du lundi noir contre les meurtres d'exploitants agricoles le 30 octobre, durant lesquelles certains participant brandissaient le drapeau de l'Afrique du Sud sous l'apartheid.
Ces manifestations ont soulevé une controverse dans une Afrique du Sud toujours divisée selon des critères raciaux.
Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir, et d'autres organisations ont jugé que le mouvement du Lundi noir avait "des motivations raciales", tandis que les organisateurs soulignent que ces manifestations avaient pour but de sensibiliser à la forte augmentation de meurtres d'exploitants agricoles.
M. Zuma a exprimé des "préoccupations sérieuses" à l'égard du fait que certaines personnes ayant participé à cette manifestation ont affiché des symboles du racisme et du passé comme l'ancien drapeau de l'apartheid.
"Cela signifie que certains compatriotes sont nostalgiques d'un passé dans lequel les noirs étaient soumis et traités comme des parias dans leur pays de naissance.
"Cette conduite est éc?urante, choquante et grossièrement insensible. Elle démontre que nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour batir une nouvelle société", a dit M. Zuma.
Alors que le pays doit célébrer le mois prochain la Fête de la réconciliation nationale, M. Zuma a rappelé à tous les Sud-Africains qu'ils avaient la responsabilité de promouvoir l'unité et la cohésion sociale.
M. Zuma a également appelé les Sud-Africains à tirer profit du centenaire de feu le président Nelson Mandela l'année prochaine pour promouvoir le non-racialisme, l'unité et la construction de la nation.
M. Zuma a mis en garde de manière répétée contre la résurgence du racisme récemment en Afrique du Sud.
En avril de cette année, M. Zuma a déclaré que les racistes s'étaient "enhardis" dans ce pays.
Il y a eu des appels croissants à pénaliser le racisme dans la loi.
Le gouvernement sud-africain a publié un Projet de loi sur la prévention et la lutte contre les crimes de haine et les discours de haine, qui est actuellement soumise au débat public.
Une fois promulguée, cette loi pénalisera plusieurs formes de discrimination selon la race, le genre, l'orientation sexuelle, la religion ou la nationalité.