Dernière mise à jour à 09h37 le 28/09
Les tensions politiques montent au Kenya alors que le parti de l'opposition la Super Alliance Nationale (NASA) a entamé mardi des manifestations à travers le pays contre les responsables de la commission électorale, qu'elle accuse de truquer les présidentielles du 8 ao?t.
Le Parti Jubilé au pouvoir, a organisé des manifestations similaires pour soutenir les responsables de la commission électorale.
Les manifestations rivales ont approfondi les divisions entre les deux cotés.
Le dirigeant de la NASA, Raila Odinga, candidat malheureux de la présidentielle du 8 ao?t dernier, a appelé dimanche ses partisans à manifester pour demander la démission d'au moins cinq responsables, y compris le président de la Commission indépendante des élections et des frontières, alors qu'il travaille pour des réformes au sein du corps électoral avant la réorganisation du scrutin prévue le 26 octobre prochain.
Les partisans de M. Odinga à Nairobi et dans d'autres parties du pays ont répondu à son appel et sont descendus dans la rue, appelant à la démission des responsables de la commission électorale.
à Kisumu, bastion de la NASA, les manifestants ont bloqué des routes et ont allumé les feux de joie bloquant les routes dans des manifestations qui ont duré plusieurs heures.
"Nous commen?ons ces manifestations pacifiques pour forcer les responsables de la commission électorale de quitter leurs postes afin que nous puissions avoir des élections crédibles", a déclaré mardi M. Odinga.
Les partisans du Parti Jubilé, se sont rassemblés à Nairobi, pour soutenir les responsables de la commission électorale.
"La NASA n'a pas le monopole des manifestations. Nous sommes prêts à défendre la commission électorale", a martelé Kimani Ichungwa, un législateur du Parti Jubilé au pouvoir.
Les protestations ont perturbé les affaires et la circulation dans certaines parties du centre-ville de la capitale, provoquant la tension.
Des analystes politiques ont averti que les manifestations augmentent les tensions politiques avant la réorganisation des élections du 26 octobre et créent un environnement qui n'est pas propice à l'organisation d'élections justes et crédibles.
"Nous nous dirigeons vers un chemin dangereux alors que nous créons un environnement où l'impunité et le chaos prospéreraient", a expliqué Henry Wandera, professeur d'économie à Nairobi.
M. Wandera a noté que les manifestations alimentent l'animosité, en particulier entre les partisans des deux principaux partis politiques.
"Nous avons vu certains manifestants armés d'armes brutes, ce qui est un signe que nous vivons de très mauvais moments", a-t-il déclaré. "Il semble que les gens sont prêts à se battre pour défendre les cause qu'ils soutiennent".
La NASA a laissé entendre que les protestations se poursuivraient jusqu'à ce que les responsables de la commission électorale démissionnent pour ouvrir la voie à une autre équipe qui va rétablir la confiance dans le corps électoral.
"C'est là où nous étions vers la fin de l'année dernière. La NASA avait appelé à des manifestations pour dissoudre la précédente commission électorale", a déclaré M. Wandera. "Ils ont réussi dans leur plan, mais il semble que le mouvement n'a payé aucun sens car les élections ont été annulées, et nous sommes de retour au même point de départ".
M. Wandera a déclaré que les manifestations en cours annoncent de mauvais moments pour le Kenya alors qu'ils empoisonnent l'environnement dans lequel les élections devraient avoir lieu.
"Les dirigeants kenyans doivent se réunir et aborder les problèmes qui affectent le pays", a-t-il préconisé. "Nous faisons plusieurs pas en arrière en tant que pays alors que les politiciens s'engagent dans un marquage inutile".
Mukhisa Kituyi, un Kenyan qui assure les fonctions du secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, a averti mardi que l'image global du Kenya est déchirée par le "marquage" actuel.
"Je sais que le président Uhuru Kenyatta et Raila Odinga peuvent dépasser les positions des partis", a-t-il suggéré. "Veuillez le faire".