Dernière mise à jour à 08h59 le 19/09
L'agence kenyane en charge de promouvoir la cohésion, ainsi que plusieurs entreprises privées, ont mis en garde lundi contre la prolifération des fausses nouvelles, qualifiant ce phénomène de menace pour la paix, la stabilité et la croissance économique.
Un haut responsable de la Commission nationale pour la cohésion et l'intégration (NCIC), ainsi que des cadres d'entreprises, ont dénoncé la multiplication des fausses nouvelles par le biais des plateformes de médias sociaux, appelant à des sanctions contre les coupables.
"Nous sommes préoccupés par la multiplication des fausses nouvelles con?ues délibérément pour provoquer des émotions ou violences ethniques. Nous souhaitons que la communauté internaute nous aide à contenir cette haine déversée sur les médias sociaux", a déclaré dans un communiqué le commissaire du NCIC, Joseph Nasongo.
L'agence en charge de la cohésion a organisé, en conjonction avec la compagnie de télécommunications mobiles kenyane Safaricom et des compagnies des médias, un forum pour discuter de la menace que représentent ces fausses nouvelles, menace aggravée en cette période d'élections.
Le NCIC examine les fausses nouvelles diffusées en ligne dans la perspective de recommander des poursuites à l'encontre de leurs auteurs, qui dissimulent en général leur véritable identité, a déclaré M. Nasongo.
"Nous enquêtons sur 273 cas de discours de haine sur les médias sociaux, mais il y en a beaucoup d'autres qui n'ont pas été signalés. Notre objectif est d'endiguer la propagation de ces contenus susceptibles d'encourager des violences", a dit M. Nasongo.
Le Kenya a enregistré une prolifération des fausses nouvelles à l'approche de la réorganisation de l'élection présidentielle, prévue pour le 17 octobre, sur décision de la plus haute cour du pays qui a annulé les élections du 8 ao?t suite à des irrégularités.
Les dirigeants d'entreprises ont mis en garde que ces fausses nouvelles étaient non seulement une menace pour la paix mais aussi pour le climat d'investissement.
Stephen Chege, directeur des affaires d'entreprise au sein de Safaricom, a souligné que les entreprises dépensaient des montants colossaux pour acquérir des outils afin de filtrer ces fausses informations sur les plateformes numériques.
"Les fausses informations co?tent aux entreprises cotées une fortune au niveau de la Bourse nationale, et ces entreprises doivent investir davantage de ressources pour pouvoir identifier, filtrer et contrer les fausses informations susceptibles d'affecter leurs activités", explique M. Chege.