Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a exprimé lundi sa tristesse sur "l'effondrement complet de la discipline" chez certains députés de l'ANC.

Ces déclarations surviennent alors qu'un nouveau député de l'ANC, Mondli Gungubele, s'est rallié à une motion de défiance en déclarant publiquement qu'il ne suivrait pas la ligne du parti sur le vote de la motion de censure contre le président Zuma soumise par l'opposition.

Nonobstant la décision de l'ANC et la décision du groupe parlementaire de l'ANC de rejeter tout soutien à cette motion, M. Gungubele a annoncé sur plusieurs plateformes de médias le week-end dernier qu'il voterait en faveur de la motion d'opposition pour chasser du pouvoir M. Zuma et le gouvernement ANC.

"Ces déclarations sont totalement hors de propos et constituent la forme la plus extrême d'indiscipline", indique un communiqué du bureau du chef de file de l'ANC au Parlement.

L'ANC a discuté avec M. Gungubele à plusieurs occasions au sujet de ses déclarations publiques, par le biais du secrétaire général Gwede Mantashe, a affirmé Nonceba Mhlauli, chargé de liaison avec les médias pour l'ANC.

Pourtant, M. Gungubele a montré clairement que son programme politique consiste à se mettre en avant lui-même sous le couvert de l'éthique politique et au détriment de l'ANC, a estimé M. Mhlauli.

Cela est particulièrement regrettable car M. Gungubele est un responsable de longue date de l'ANC et qu'il a déjà été député par le passé, pourtant il a décidé d'adopter un comportement de défi si grossier incompatible avec les principes de centralisation démocratique et de direction collective définis par l'ANC, selon M. Mhlaudi.

"Aucun député de l'ANC n'est un agent libre. Ils sont déployés par l'ANC au Parlement et prennent leurs directives du parti, comme c'est le cas chez tous les partis politiques d'Afrique du Sud", a dit M. Mhlauli.

Le bureau du chef de file parlementaire de l'ANC a appelé le parti à agir contre le comportement indiscipliné de M. Gungubele, par le biais de ses mécanismes statutaires.

"Son indiscipline n'est plus une question relevant du groupe parlementaire de l'ANC, car il remet en cause et défie les décisions de l'ANC en tant que centre et autorité politique", a dit M. Mhlauli.

Une autre député de l'ANC, Makhosi Khoza, a récemment entrepris une campagne de déclarations publiques en annon?ant qu'elle ne suivrait pas la ligne du parti dans le vote de la motion de censure contre M. Zuma le 8 ao?t.

L'ANC a mis en garde que les membres de l'ANC qui soutiennent une motion de défiance à l'encontre de M. Zuma risquent des sanctions disciplinaires du parti.

Le bureau du chef de file de l'ANC a appelé les députés ANC à s'abstenir de voter la motion de l'opposition visant à chasser du pouvoir M. Zuma, que cette motion soit votée publiquement ou à bulletin secret.

Le président du Parlement, Baleka Mbete, n'a pas encore décidé si le scrutin sur la motion de censure aurait lieu à bulletin secret.