Dernière mise à jour à 08h52 le 06/06
Une trentaine de soldats camerounais ayant participé à la lutte contre Boko Haram ont été mis aux arrêts lundi après avoir organisé un mouvement d'humeur deux jours auparavant pour réclamer leur relève et des primes, annonce le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, dans un communiqué de presse.
Le groupe de soldats est accusé d'avoir enfreint les règles militaires en organisant une manifestation au cours de laquelle ils avaient bloqué la circulation en érigeant des barricades samedi à Zigue, dans la région de l'Extrême-Nord, où ils venaient de terminer leur mission au sein de la Force multinationale mixte (FMM) de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) pour la lutte contre Boko Haram.
Par ce mouvement d'humeur, ces soldats avaient voulu faire entendre leurs voix en exigeant leur relève "par dérogation spéciale" et le paiement de primes comparables à celles versées à leurs camarades engagés dans des opérations internationales de maintien de la paix, à l'exemple de celle actuellement en cours en République centrafricaine (RCA) où le Cameroun déploie un contingent, un acte condamné par le ministre en charge de la Défense.
évacués par avion militaire vers Yaoundé, la capitale, lundi, la trentaine de soldats a été aussit?t mis aux arrêts, en attendant des sanctions disciplinaires et des poursuites judiciaires prescrites à leur encontre lors d'une réunion spéciale convoquée au cours de cette journée par le ministre avec le haut commandant des forces de défense et de sécurité, précise le communiqué de presse lu par la radio d'Etat lundi soir.
Le Cameroun s'était mis d'accord avec le Nigeria, le Tchad et le Niger pour créer lors d'une réunion en 2015 à Yaoundé la Force multinationale mixte de la Commission du Bassin du lac Tchad pour la lutte contre Boko Haram.
Selon le ministre en charge de la Défense, les troupes camerounaises engagées dans cette coalition sont prises en charge en termes de nutrition et de primes de la même manière que le reste des forces de défense et de sécurité opérationnelles dans le pays, contrairement aux contingents déployés sur des terrains de conflit dans des pays étrangers comme la RCA voisine.
A coup s?r, la trentaine de soldats grévistes dont les identités n'ont pas été révélées a voulu imiter quelque 200 de leurs camarades qui avaient organisé une marche dans les rues de Yaoundé en 2015, pour réclamer le paiement de leurs primes de retour de leur participation notamment à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
C'était un événement inédit que les autorités camerounaises n'avaient pas déjà digéré, annon?ant des sanctions à l'encontre des soldats grévistes et lan?ant un avertissement pour prévenir un autre éventuel événement de cette nature.