Dernière mise à jour à 08h37 le 27/04
Le procès de l'ex-président burkinabè, Blaise Compaoré chassé du pouvoir en 2014 et les membres de son dernier gouvernement s'ouvre, demain jeudi à Ouagadougou, un procès inédit qui divise la classe politique.
Jeudi, la Haute Cour de Justice va statuer sur le dossier de l'insurrection populaire, qui implique les membres du dernier gouvernement de Luc Adolphe Tiao ainsi que Blaise Compaoré qui a trouvé refuge en C?te d'Ivoire depuis sa chute en octobre 2014.
M. Compaoré qui sera jugé par contumace, est poursuivi "en tant que ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants", dans le cadre des tueries des journées insurrectionnelles, pour haute trahison, homicide volontaire, blessures volontaires, ou complicités...etc.
Les membres du dernier gouvernement (du Premier ministre) Luc Adolphe Tiao sont aussi poursuivis dans le cadre de la répression sanglante des manifestations des 30 et 31 octobre 2014 qui avaient fait plus d'une trentaine de morts.
Selon la Haute Cour de Justice, sur 34 membres que comptent cet ancien gouvernement, 7 n'ont pas répondu aux convocations. Ces ex-ministres qui ne résident plus au Burkina Faso seront jugés par contumace.
Il s'agit de Blaise Compaoré (président), et des ministres Salif Lamoussa Kaboré (Mines et Energie), Marie Lucien Bembamba (Finances), Koumba Barry/Boly (Enseignement de base), Assimi Kouanda (présidence du Faso), Salif Ouédraogo et Tinga Jérémy Ouédraogo (Ressources animales).
Pour le Congrès pour la démocratie et du progrès (CDP), l'ex-parti au pouvoir, le Président Compaoré et ses anciens ministres sont "pourchassés par la vindicte du régime au pouvoir".
"Nous ne nous faisons pas d'illusions. Les dés sont jetés. Ce procès moyenageux, inique, aura lieu, ici dans notre pays, à un moment où nos nouveaux gouvernants n'ont de cesse de ressasser les slogans, devenus creux, de renouveau de la Justice, de restauration de l'Etat de droit, de respect des libertés individuelles et des droits humains, tout en s'activant chaque jour à brimer les citoyens qui ne sont pas de leur bord politique", a écrit le CDP dans un communiqué.
C'est la première fois que la Haute Cour d'Etat créée en 1995, va officiellement statuer sur des cas d'ex-membres de gouvernement.