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Dernière mise à jour à 15h11 le 29/10

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Elections à l'UA : le président Déby en visite au Cameroun pour promouvoir la candidature tchadienne

Xinhua | 29.10.2016 15h10

Le président tchadien Idriss Deby Itno est arrivé vendredi à Yaoundé pour une visite officielle de deux jours avec en pointillé la campagne pour la promotion de la candidature de son ministre des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat à la présidence de la Commission de l'Union africaine (UA).

Accueilli à son arrivée à l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen par son homologue camerounais Paul Biya, le dirigeant tchadien est accompagné d'une délégation comprenant notamment son ministre des Affaires étrangères, en lice depuis la tenue du dernier sommet de l'UA en juillet à Kigali (Rwanda) pour remplacer la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.

Le sommet de Kigali n'a pas réussi à départager les trois candidats en compétition à ce poste de plus en plus convoité, à savoir la Botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi, l'Equato-guinéen Agapito Mba Mokuy puis l'Ougandaise Speciosa Wandira-Kazibwe, ayant tous échoué à obtenir les votes des délégations des 54 pays membres de l'organisation panafricaine.

"Fumée noire au-dessus du 27e sommet de l'UA. Aucun vainqueur n'émerge. Les élections sont reportées au prochaine sommet" qui aura lieu en janvier 2017, comme de coutume à Addis-Abeba, siège de l'UA, avait alors annoncé sur compte Twitter le Camerounais Jacob Enoh Oben, porte-parole de Mme Zuma.

Depuis lors, de nouvelles candidatures se sont déclarées et comprennent le Tchadien Moussa Faki Mahamat, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, qui a quitté ses fonctions de représentant spécial du secrétaire général et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale, la Somalienne Fowsiyo Yusuf Adam et enfin la Kényane Amina Mohammed.

Au total, l'Union africaine enregistre à ce jour six candidats à un mandat de président de la Commission et la bataille s'annonce plus serrée lors des élections de janvier prochain que lors des précédentes en juillet.

Les mandats des neuf commissaires de l'organisation sont aussi à renouveler. En principe, les candidatures aux différents postes sont portées par les communautés économiques régionales.

Avec le ministre tchadien des Affaires étrangères et son collègue équato-guinéen, la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) se retrouvent avec deux postulants à la conquête du fauteuil occupé par l'ex-épouse du président sud-africain Jacob Zuma.

C'est le même scénario en Afrique de l'Est, où la Somalienne Fowsiyo Yusuf Adam se présente avec la Kényane Amina Mohammed, après le retrait de l'Ougandaise Speciosa Wandira-Kazibwe.

Pour pouvoir l'emporter, les pays d'origine des candidats se sont lancés dans un lobbying intense. Début octobre, le chef de l'Etat tchadien Idriss Deby Itno, lui-même par ailleurs président en exercice de l'UA et de la CEEAC, avait déjà missionné à Malabo son Premier ministre Albert Pahimi Padacké. Peu avant, celui-ci s'était rendu à Yaoundé.

Objectif de cette activité diplomatique : obtenir le retrait de la candidature d'Agapito Mba Mokuy au profit de Moussa Faki Mahamat, pilier du régime tchadien qu'il avait déjà aussi servi entre autres fonctions importantes comme chef du gouvernement.

A trois mois du 28e sommet de l'UA, le président Déby Itno a choisi d'aller lui-même à la rencontre de son homologue Paul Biya.

Dirigeant le plus agé (83 ans) de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC, composée du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad), le chef de l'Etat camerounais, dont le pays constitue par ailleurs la première économie de cette région, jouit d'une grande estime auprès de ses pairs.

Son soutien est souvent précieux, comme lors de l'élection en 2008 du Gabonais Jean Ping à la présidence de la Commission de l'UA, après le départ de l'ex-président malien Alpha Oumar Konaré.

Avec le Nigeria et le Soudan, le Cameroun a aussi été l'un des rares pays à apporter un soutien financier au pouvoir de N'Djamena, laché par l'Union européenne (UE) qui avait exigé la mise en place d'un système de transparence électorale, pour la présidentielle du 10 avril soldée par la réélection controversée d'Idriss Déby Itno, avait-il révélé lui-même dans une déclaration à la presse.

Les deux pays voisins sont surtout connus pour être alliés dans la lutte contre les activités terroristes sur leurs territoires de la secte islamiste nigériane Boko Haram, dans le cadre de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) auxquels ils appartiennent en outre, avec le Nigeria et le Niger.

Cette organisation régionale a dans cet objectif mis sur pied lors d'un sommet en 2015 à Yaoundé une force mixte multinationale d'un effectif d'environ 10.500 hommes dont N'Djamena abrite le siège de l'état-major, sous commandement nigérian et camerounais pour le moment.

Opérationnelle depuis environ un an, cette force a permis de faire baisser les attaques du groupe armé dans les quatre pays.

Par Rapha?l MVOGO

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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