Dernière mise à jour à 08h55 le 16/06
Face à la situation alimentaire très précaire que vivent des centaines de milliers de personnes déplacées devant les multiples attaques meurtrières du groupe terroriste Boko Haram, dans la région de Diffa (extrême sud-est, près de la frontière du Nigéria), le gouvernement nigérien vient de faire appelle à la solidarité internationale pour venir "urgemment" en aide à ces vies en souffrance.
Suite à la dernière attaque de la secte terroriste, le 3 juin dernier, qui a visé le poste avancé des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) nigériennes à Bosso (Diffa), faisant une trentaine de militaires tués, plus de 50.000 personnes ont tout quitté et pris la clé des champs.
Aujourd'hui, plus de 280.000 personnes déplacées, soit 40.000 ménages ont besoin d'assistance dans la région de Diffa, selon la Cellule de coordination de l'action humanitaire au cabinet du Premier ministre du Niger.
En termes de besoins alimentaires, 135.400 personnes sont concernés, pour un co?t estimé à plus de 3,2 milliards de francs CFA.
A cela viennent s'ajouter les besoins en eau, hygiène et assainissement, en alimentation du bétail, la question de la scolarité des milliers d'enfants déplacés, notamment ceux en classes d'examens.
Au cours d'une rencontre, mardi soir, à Niamey, avec les partenaires techniques et financiers du Niger et les agences humanitaires internationales, le Premier ministre nigérien Brigi Rafini a lancé "un appel solennel à tous les pays amis, aux partenaires et à la communauté humanitaire" à accompagner le Niger dans la gestion de la situation dans cette partie du pays.
"Diffa a besoin de notre solidarité à tous, de manière urgente et immédiate", a fait savoir le chef du gouvernement nigérien, avant d'ajouter que "c'est notre devoir à tous de soutenir ces populations, la situation nous interpelle tous".
Il a rassuré qu'"après la panique des premiers jours, la situation sécuritaire se rétablit progressivement". "Les humanitaires peuvent désormais intervenir dans la zone suivant les instructions en règle dans la région", a-t-il précisé.
Il est à rappeler que les localités de la partie Est du Niger notamment Bosso et Diffa, toutes frontalières du Nigéria, subissent depuis février 2015 des attaques à répétition de la nébuleuse Boko Haram, à partir de ses positions nigérianes, qui ont fait des centaines de victimes civiles et militaires nigériens et des milliers de déplacés du Niger et du Nigéria.