Dernière mise à jour à 08h57 le 27/04
Plus de 1.160 milliards de rands (environ 80 milliards de dollars) quittent l'Afrique chaque année en raison de sorties de capitaux illicites, a déclaré lundi l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki.
"Nous devons trouver un moyen de suivre ces flux de capitaux afin de pouvoir évaluer si les mesures fonctionnent et entra?nent une réduction de ces flux", a déclaré M. Mbeki lors d'un point presse à Johannesburg.
Le chiffre évoqué par M. Mbeki est supérieur au montant estimé par le Fonds monétaire international (FMI) qui estime que l'Afrique perd 50 milliards de dollars par an à cause des sorties de capitaux illicites.
Si l'on examine plus en profondeur ces statistiques, les chiffres s'élèvent à un montant approximatif de 80 à 90 milliards de dollars, a expliqué M. Mbeki.
L'ex-président a invité les banques centrales à suivre à la trace l'argent qui transite par leur système. "Cet argent ne quitte pas le continent dans des sacs en plastiques, il passe par des systèmes financiers", a-t-il déclaré.
M. Mbeki a également appelé à des efforts pour renforcer les autorités fiscales sur le continent africain, car il y a des faibles dans ces institutions, a-t-il dit.
Le secteur commercial est responsable des deux tiers des sorties illicites de capitaux du continent africain, le troisième tiers dans les activités criminelles comme le trafic de drogue ou d'êtres humains et la corruption.
L'ex-président dirige le panel de l'Union africain sur les sorties de capitaux illicites d'Afrique. Ce panel, composé de 10 représentants de pays africains, a présenté ses conclusions à l'issue d'une enquête de quatre ans.
M. Mbeki a indiqué que ce panel maintenait des consultations avec certains pays et certaines institutions financières comme l'Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE) et la Banque centrale européenne.
L'OCDE a accepté de travailler avec le panel pour pister et réduire ces sorties de capitaux africains illicites, et pour mesurer si des progrès sont obtenus dans cette lutte.