La croissance économique de la Somalie pourrait s'accélérer dans les deux prochaines années si la paix continue de régner, a déclaré jeudi la Banque mondiale.

Le Représentant pays de la Banque mondiale en Somalie Hugh Riddell a affirmé lors d'une conférence de presse à Nairobi que les principaux moteurs de la croissance seront une consommation intérieure plus forte en raison de transferts de fonds de l'immense diaspora.

"Cependant, le processus politique, y compris les prochaines élections, représente une source importante de risques qui pourraient affecter la croissance", a déclaré M. Riddell lors du lancement du Rapport économique mise à jour de la Somalie.

La Somalie n'a pas de gouvernement central puissant depuis 1991. M. Riddell a laissé entendre que le pays reste résiliente malgré deux décennies de conflit.

M. Riddell souligné que le conflit persistant a fragmenté le pays et ralenti la croissance économique, notant que le gouvernement fédéral de la Somalie a dépensé 45% de son revenu sur la sécurité et un autre 41% sur les services administratifs.

"Pour que la Somalie accélère son développement économique, il faudra augmenter les dépenses dans les services sociaux tels que la santé et l'éducation", a-t-il fait savoir.

Le représentant de la Banque mondiale a noté que l'économie reste fortement dollarisée, laissant la Banque centrale de la Somalie sans la capacité de gérer la monnaie nationale.

"Il y a peu de place pour la politique monétaire car il existe ni un système bancaire commercial, ni un stock de titres du gouvernement", a déclaré M. Riddell.

L'économiste principal de la Banque mondiale en Somalie John Randa a indiqué que près de la moitié de la population somalienne vit dans l'extrême pauvreté.

M. Randa a dit que l'alphabétisation est très faible étant donné que deux générations de la Somalie ne sont pas allées à l'école en raison de la guerre civile.

Les économistes ont noté que le bétail reste le pilier de l'économie de la Somalie. "C'est un produit d'exportation majeur qui représente plus de 80% des exportations totales", a-t-il ajouté.