Dernière mise à jour à 15h32 le 12/10
Les vingt dernières années ont connu une hausse spectaculaire de 151% des pertes économiques directes dues aux catastrophes liées au climat, selon un nouveau rapport publié mercredi par l'Office des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR).
Selon l'agence onusienne, les pertes économiques liées aux désastres climatiques ont atteint près de 2245 milliards de dollars, soit 77% du montant de 2.908 milliards dollars de dégats enregistrés entre 1998 et 2017.
"Les séismes et les tsunamis sont la cause majeure de décès tandis que le changement climatique ne cesse d'augmenter les pertes économiques dues aux catastrophes", a déclaré Débarati Guha-Sapir, chercheuse à l'Université catholique de Louvain (Belgique) et auteure du rapport.
En termes de nombre d'événements, les catastrophes liées au climat ont représenté 91% des quelque 7.200 principaux événements enregistrés au cours des 20 dernières années. Les inondations à 43,4% et les tempêtes avec une fréquence de 28,2% sont les deux catastrophes les plus fréquemment survenues.
Par pays, les pertes économiques les plus importantes ont été subies par les Etats-Unis pour une valeur totale de 944,8 milliards de dollars, suivis de très loin par la Chine (492,2 milliards), le Japon (376,3 milliards). Viennent ensuite, encore plus loin l'Inde (79,5 milliards) et Porto Rico (71,7 milliards). Les tempêtes, les inondations et les séismes placent trois pays européens dans le Top 10 des pertes économiques : avec 57,9 milliards de pertes pour l'Allemagne, 56,6 milliards pour l'Italie et 48,3 milliards pour la France. La Tha?lande avec 52,4 milliards et le Mexique avec 46,5 milliards complètent le tableau.
Selon le rapport, l'impact de désastres est disproportionné dans les pays à revenus bas ou intermédiaires, même si les pays riches sont confrontés à 53% des pertes économiques. Les personnes dans les pays pauvres sont six fois plus menacées de perdre leurs biens ou de souffrir de dommages que les personnes dans les pays riches.
"Au cours de cette période, 1,3 million de personnes ont été tuées et plus de trois millions ont été blessées, déplacées ou ont eu besoin d'une assistance", a déclaré l'auteure du rapport. Les 563 séismes et les tsunamis qui ont suivi ont causé plus de 56% du total des décès, soit un total de plus de 747.000 morts.
Selon l'Office des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe, l'analyse du rapport indique clairement que "les pertes économiques dues à des phénomènes météorologiques extrêmes ne sont pas soutenables" et qu'elles empêchent "l'éradication de la pauvreté".