Dernière mise à jour à 09h03 le 06/02
La main de Michel-Ange, vue sur trois portraits signés Del Conte (à gauche), Da Volterra (au centre) and Caccini (à droite) |
Selon une récente étude, Michel-Ange, ce génie de la peinture à qui nous devons l'éblouissant plafond de la Chapelle Sixtine au Vatican, a défié l'arthrite douloureuse qui handicapait ses mains dans les 15 dernières années de sa vie en s'acharnant au travail jusqu'à ses derniers jours, ce qui a atténué ses douleurs. L'étude s'est basée sur l'analyse des portraits de Michel-Ange ainsi que sur des documents historiques. ? Il n'y a pas d'images spectroscopiques ou à rayons-X disponibles, et pour cette raison, l'observation attentive des portraits est la seule méthode disponible aujourd'hui pour interpréter les déformations de la main ?, a écrit une équipe internationale de chercheurs dans le Journal of the Royal Society of Medicine.
L'équipe comprenait Davide Lazzeri et Manuel Francisco Castello, deux spécialistes en chirurgie plastique reconstructive et esthétique à la Clinique Villa Salaria de Rome, Donatella Lippi, directrice du département d'histoire de la médecine à l'Université de Florence, Marco Matucci-Cerini?, directeur de la division de rhumatologie à l'Université de Florence, et George M. Weisz de l'Université de Nouvelles Galles du Sud de Sydney, en Australie. Les chercheurs ont en particulier examiné trois peintures, qui représentent l'artiste entre 60 et 65 ans, montrant sa main gauche portant des signes d'arthrose, un douloureux trouble des articulations qui touche aujourd'hui 9,6% des hommes et 18% des femmes agées de plus de 60 ans.
? Une étude de la biographie et des lettres de Michel-Ange a en effet confirmé le diagnostic d'une arthrose, excluant d'autres maladies possibles ?, a déclaré à Discovery News le Dr Lazzeri auteur principal de l'étude. Jusqu'ici, plusieurs troubles organiques, psychologiques et comportementaux, allant de l'intoxication au plomb à la maladie d'Asperger, avaient été attribués à Michel-Ange. Une importante correspondance avec Léonard di Buonarroto Simoni, le neveu de Michel-Ange, a révélé que l'artiste a souffert de ? goutte ?, un terme général de la période qui comprenait toutes les conditions arthritiques.
Mais selon les chercheurs, aucun signe d'inflammation et aucune preuve de tophus, ces petits morceaux de cristaux d'acide urique qui se forment sous la peau des personnes souffrant de goutte, n'a pu être détectée dans les mains de l'artiste. Le Dr Lazzeri et ses collègues estiment que Michel-Ange (1475-1564) a probablement commencé à ressentir les premiers sympt?mes de la maladie entre 1547 et 1553, alors qu'il travaillait sur laPietà Bandini. Et c'est sans doute l'intense travail effectué pendant les plus jeunes années de Michel-Ange qui aété responsable de la déformation ultérieure de ses mains. Ce qui n'a pas empêché le ma?tre de continuer à utiliser le marteau jusqu'à six jours avant sa mort, le 18 février 1564, trois semaines avant son 89e anniversaire.