Dernière mise à jour à 09h17 le 26/04
En 2008, six noms seulement portaient l'équitation chinoise sur le champ de course de l'Hippodrome olympique de Hong Kong : Huang Zuping, Lizhenqiang, Zhang Bin, Zhao Zhiwen, Alex Hua Tian et Liu Lina. Ces sportifs ont été les témoins des difficultés d'un secteur naissant avant que celui-ci ne se développe et devienne une industrie prospère.
Avant les Jeux Olympiques de Beijing en 2008, aucun Chinois n'avait jamais sauté au-dessus des obstacles olympiques de 1,6 mètres, ni même n'avait participé à une course de steeple-chase dont les obstacles mesurent 1,5 mètres de hauteur.
? Alors que la Chine manque à la fois de sportifs professionnels, d'expérience de la compétition et d'instruction technique, ces cavaliers risquent leurs vies en chevauchant face au public ?, commentait un présentateur TV allemand.
Mais les premières performances des cavaliers chinois lors des jeux ont permis d'ouvrir les portes de l'industrie de l'équitation en Chine ainsi que de rendre ce sport particulièrement populaire auprès des Chinois.
Crédit photo : The Paper
L'art de briser la glace
Dimanche, le coup d'envoi du Longines Global Champions Tour 2018 a été donné à Shanghai. Les excellentes performances des quatre cavaliers chinois sont allées bien au-delà des attentes de Huang.
Contrairement aux cavaliers, soucieux mais non moins courageux, issus de la première génération aux Jeux de 2008, les jeunes cavaliers de cette année excellent suffisamment dans leur domaine pour réaliser de remarquables performances.
Wang Yunjing (Ella) a brisé la glace en obtenant la 12e place lors du Longines Global Champions Tour 2018, un résultat sans précédent dans l'histoire de l'équitation chinoise.
Selon l'Association de l'équitation chinoise, le nombre total de clubs équestres en Chine est passé de 300 à 1 452 après les Jeux Olympiques de 2008. Par ailleurs, le nombre d'amateurs d'équitation a été multiplié par 10 en dix ans, atteignant au début de l'année 2018 un million de personnes. En outre, 66% des amateurs sont des adolescents.
Promu par les évènements cinq étoiles, les jeux et l'industrie équestres en Chine ont explosé en même temps que l'équitation voyait sa popularité augmenter. Le pays compte désormais en 2018 plus de 50 magasins vendant des harnais qui réalisent un chiffre d'affaires annuel de près de 300 millions de yuans (39 millions d'euros).
Selon les chiffres publiés en février par la Fédération équestre internationale, la valeur totale produite par l'industrie équestre se chiffre à plus de 9,5 milliards de yuans.
Liu Huahua, directeur d'une entreprise dans le secteur de la culture, explique que la hausse des ventes de harnais montre que ce sport haut de gamme gagne en popularité auprès des familles chinoises, ce qui signifie donc que le nombre croissant d'élèves fournira l'immense base sur laquelle s'appuiera l'équitation chinoise de demain.
Crédit photo : The Paper
La Chine ne vise pas la médaille d'or
? Obtenir une médaille d'or en équitation n'est pas l'objectif principal de la Chine ?, affirme Huang, même après une décennie d'exploration et de développement de l'équitation en Chine. ? Il est clair que les sports équestres en Chine sont loin d'être les plus populaires. Nous avons des choses plus importantes à faire, par exemple, nous devons faire aimer à davantage d'enfants les chevaux et l'équitation. Ils pourront ainsi apprendre le respect, le sens des responsabilités et le courage. Toutes ces conséquences ont bien plus d'importance qu'une médaille d'or ?, ajoute Huang.
Le chemin ne sera pas sans embuches, mais l'industrie chinoise de l'équitation se développe désormais d'une fa?on qui est propre à la Chine. ? Continuez le combat ? pendant une autre décennie, auraient dit les pionniers.